Le dialogue avec les Lumières est un fil conducteur dans l’ensemble de la philosophie de Jürgen Habermas. Ainsi, dans une contribution à un colloque sur l’avenir des Lumières, publiée en 1988, Jürgen Habermas s’efforce de défendre une démarche intellectuelle relevant d’une Aufklärung « sceptique mais non défaitiste ». Elle est selon lui l’outil principal pour s’opposer aux « nouvelles mythologies » et à une « société anonyme sans sujet ». Si l’on reconnaît encore aujourd’hui que Habermas reste toujours fidèle au projet d’émancipation des Lumières », les historiens comme les philosophes ont tendance à mettre l’accent sur les déficits historiographiques de sa lecture des Lumières et sur les incohérences de la théorie institutionnelle qu’il en tire. Il est par conséquent opportun d’essayer de dresser un bilan de la manière dont Habermas conçoit cette entreprise intellectuelle et dont il s’inscrit dans le sillage de cette démarche pour la poursuivre voire la renouveler. Le retour sur les Lumières de Jürgen Habermas que nous proposons pourra par conséquent intégrer deux volets complémentaires : un examen critique de la lecture qu’il fait des Lumières historiques et une mise en perspective de la philosophie politique de Habermas sous l’angle des rapports de continuité et de rupture qu’elle entretient avec le projet d’émancipation du XVIIIe siècle. Cela constitue à la fois une réflexion sur le devenir des Lumières, sur leur impact dans la société contemporaine, et un éclairage inédit en France sur les enjeux actuels de la pensée philosophique allemande.
Ce colloque a pu être organisé grâce au soutien de l’université Bordeaux 3, de l’équipe d’accueil SPH (Bordeaux 3), de l’Institut universitaire de France, du Goethe-Institut Bordeaux, des équipes d’accueil CERCI et CAPHI (université de Nantes). Les organisateurs tiennent également à remercier la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine pour l’accueil dans ses locaux.
Comité scientifique :
Tristan Coignard (Université Bordeaux 3)
Jean Mondot (Université Bordeaux 3)
Maïwenn Roudaut (Université de Nantes)
Céline Spector (Université Bordeaux 3 – IUF)
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