Appel à articles
Dossier 2012 de la revue Les Enjeux de l’Information et de la Communication
Informations publiques : stratégies de production, dispositifs de diffusion et usages sociaux
Coordinatrices : Sylvie Bardou Boisnier et Isabelle Pailliart
L’ouverture d’une partie des données publiques s’est renforcée depuis la loi du 17 juillet 1978 portant sur l’accès aux documents administratifs (dite Loi CADA). Depuis cette loi, de nombreuses étapes ont été franchies et montrent une volonté des instances publiques de moderniser l’administration et de présenter une « transparence » de la vie publique. Les directives européennes et les réglementations européennes portant sur la diffusion des données publiques s’inscrivent dans cette démarche : la directive européenne « Inspire » transposée par l’ordonnance du 21 octobre 2010 concerne les données environnementales, la diffusion d’une circulaire du premier ministre en mai 2011 annonce la création d’un portail unique (Data.gouv.fr) permettant une simplification d’accès et d’utilisation des informations publiquesde l’Etat en ligne…
Les informations publiques regroupent des données de natures très variées : cartographies, documents écrits, logos, photographies, vidéos, outils pédagogiques, enquêtes, rapports, reportages, études, statistiques, répertoires de données publiques... Elles se présentent sous différentes formes (numériques, imprimées…) et sont mises à disposition de publics dans le cadre d’une mission de service public. Elles tendent à rendre compréhensible l’action publique et à servir l’intérêt général.
Les informations publiques sont produites par trois types principaux d’acteurs : les institutions publiques (administrations, ministères, Parlement...), les organismes offrant une mission dite de service public (établissements publics, associations, sociétés d’économie mixte...) et les collectivités territoriales. Depuis les lois de décentralisation de 1982, ils ont créé, développé et renforcé leurs dispositifs de production et de diffusion de l’information publique. Ces dispositifs accompagnent tout type de communication de l’Etat ou des institutions publiques sur les politiques dans le domaine de la santé, de l’éducation, du transport ou de l’économie locale. La diffusion de données publiques s’inscrit également dans des opérations de démocratie locale au sein desquelles la diffusion de données sur le budget, sur les équipements et l’urbanisme, est régulièrement intégrée.
Quels enjeux sous-tendent les différentes stratégies de production et de diffusion des informations publiques ? Quels sont les rapports entre le secteur de la communication publique et celui, plus spécialisé et souvent plus technique, de l’information publique ? Comment s’organise le recueil de ces informations ? De quelle manière les niveaux territoriaux s’organisent-ils en interne et entre eux ?
La question de l’information publique reste ainsi paradoxale : d’une part, elle s’inscrit dans de nombreuses actions de communication et ces dernières ont donné lieu à des recherches nourries, d’autre part, la notion même d’information publique reste encore peu analysée. Enfin, de plus en plus, les frontières entre les données, l’information et la communication publiques paraissent tenues : l’information et la communication publiques comprennent en effet des données qui se présentent comme des productions éditorialisées dont la réception reste encore fort méconnue.
Pour ces raisons, trois axes principaux structurent l’appel à articles :
La disponibilité et l’organisation des données publiques :
- les structures de recueil, d’organisation et de diffusion de l’information : les observatoires, les portails de statistiques publiques, les organismes publics spécialisés et officiels,
- les dispositifs techniques : cartographie des déplacements, de la fiscalité, du cadastre…,
- les dimensions marchandes et/ou gratuites de ces données
Les modalités de production et de diffusion des informations publiques :
- les modalités de production des informations publiques : les services, les moyens, les modalités d’écriture…,
- les professionnels : spécialiste, informaticien, chargé de communication, documentaliste,
- l’intégration des informations publiques dans les politiques sectorielles des institutions publiques : transport, santé, urbanisme,
- les acteurs : associations, institutions, bureaux d’études qui produisent des informations publiques et des informations « alternatives »,
- les stratégies de diffusion de l’information et leurs rapports avec le secteur de la communication des instances publiques
La réception et les usages des informations publiques :
- les pratiques communicationnelles des usagers (téléphonie, messagerie électronique, portail de services, blogs, réunions publiques...) pour accéder aux informations publiques,
- la place accordée aux publics (citoyen, usager, administré, ...) dans les dispositifs informationnels et communicationnels classiques (concertation, participation, consultation, information ...)
- la différenciation des publics et les cadres de réception
Le dossier 2012 des Enjeux de l’information et de la communication a comme principal objectif de réunir des analyses récentes sur les questions soulevées plus haut. Les approches relevant des sciences de l’information et de la communication seront privilégiées, n’excluant pas pour autant des propositions relevant des sciences politiques, de la sociologie et de l’économie. Les travaux portant sur des expériences menées dans d’autres pays que la France sont également sollicités.
Les propositions (4000 signes espaces non compris) indiquant problématique et méthodologie sont à adresser à Benoit LAFON, rédacteur en chef de la revue (benoit.lafon@u-grenoble3.fr) pour le mardi 3 janvier 2012.
Après sélection par le comité de lecture, les premières versions complètes des textes (de 25 000 signes espaces non compris et rédigés selon les normes éditoriales des articles de la revue seront à remettre pour le vendredi 2 mars 2012, elles seront soumises à une évaluation en double aveugle.
A la suite de cette phase, la version définitive du texte (prenant en compte les éventuelles remarques et critiques des évaluateurs) devra nous être transmise avant le vendredi 22 juin 2012. Cet article, dans sa version finale, incluant les corrections mineures ou majeures demandées, sera soumis au comité de rédaction de la revue qui est souverain pour l’accord définitif de publication à l’automne 2012.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire