JOURNEE DES DOCTORANTS LE LUNDI 22 AVRIL 2013
RESUME :
La journée d’étude organisée
par le Groupe Interdisciplinaire des
Doctorants de Bordeaux 3 se propose d’interroger le rapport entre troubles
politiques et constructions identitaires. Dans les moments de crises -
existentielles, politiques, économiques ou morales -, l’épuisement des réponses
traditionnelles quant aux orientations vers l’avenir nous conduit à repenser
notre manière d’être et notre appréhension du monde et donc à réinterroger les
catégories (identité, société) selon de nouvelles modalités. Il s’agit donc de voir
comment les pratiques discursives, philosophiques, littéraires, artistiques et
culturelles témoignent de la variété des appréhensions du « soi »,
des manières d’être « soi » et de se dire comme « soi » en
période de crise.
ARGUMENTAIRE :
Le Groupe
Interdisciplinaire des Doctorants de Bordeaux III a choisi cette année de
questionner le rapport entre crise(s) – qu’elles soient existentielles,
politiques, économiques ou morales - et constructions identitaires. Nous
voudrions interroger l’hypothèse selon laquelle ce sont les périodes de
troubles politiques et culturels, périodes où le lien social semble sinon
dénoué, du moins menacé, qui constituent le creuset de la constitution des
sujets, celle-ci se trouvant liée à l’urgence de construire, reconstruire, ou
du moins réaménager quelque chose qui « résiste » quand précisément
tout s’effondre. Les périodes de « crises », personnelles ou
collectives, sont en effet les moments où nous cherchons à donner du sens à ce
qui nous arrive et donc à nous constituer comme sujet de notre histoire.
Les périodes historiques
marquées par une perte de sens et de repères s’accompagnent d’un sentiment
généralisé d’incertitude à l’égard du présent et de l’avenir, les réponses
traditionnelles ne parvenant plus à expliquer le monde, ni à dessiner des
perspectives pour le futur. Le disfonctionnement et le discrédit des institutions,
les ruptures de l’équilibre social, les « malaises dans la culture »
engendrent des souffrances qui menacent notre capacité à investir nos
histoires, notre histoire, notre « temps ». Symptomatiquement, c’est
au XVIIIe siècle, au seuil de la modernité, que le terme de
« crise » prend une signification politique et sociale, pour décrire
les grands bouleversements politiques, économiques, sociaux et moraux :
« nous approchons de l’état de crise et du siècle des révolutions ;
qui peut vous répondre de ce que vous deviendrez alors ? », se
demande Rousseau dans l’Emile (1762).
Cette interrogation sur l’identité et cette inquiétude quant à l’avenir est
contemporaine d’une déstabilisation des fondements religieux et scientifiques,
en germe depuis la fin du XVIIe siècle, comme l’a montré Paul Hazard
dans son ouvrage fondateur, La Crise de
la conscience européenne (1935). Comme l’affirme Myriam Revault d’Allones,
dans son récent ouvrage, La crise sans
fin, expérience moderne du temps (2012), ces « seuils
historiques » sont précisément les temps où les hommes, pour des raisons
qui ne sont pas seulement théoriques ou épistémologiques mais aussi existentielles,
sont contraints de réinterroger les concepts dans un cadre conceptuel devenu
inadéquat. L’épuisement des réponses traditionnelles quant aux orientations
vers l’avenir nous conduisent à repenser notre manière d’être et notre
appréhension du monde et donc à réinterroger les catégories (identité, société)
selon de nouvelles modalités. En effet, les questions relatives au sens de
l’existence, à la constitution du sujet, à la place de l’homme dans le monde
comportent une part d’indécidable ; elles excèdent en ce sens les limites
de l’étude objective et scientifique. Dès lors, l’expression métaphorique, et
plus largement le genre du récit, peuvent devenir des outils de vérité, car ils
expriment une autre forme de relation au monde et incarnent une autre manière
de donner du sens à ce qui nous arrive.
Il s’agit donc de voir
comment les pratiques discursives, philosophiques, littéraires, artistiques et
culturelles témoignent de la manière dont la variété des appréhensions du
« soi », des manières d’être « soi » et de se dire comme
« soi » s’éprouvent dans la multiplicité des dispositifs discursifs
en période de crise.
Sur le plan méthodologique,
la question du rapport entre troubles historiques et constructions identitaires
nous permettra de nous interroger sur le rôle que peuvent jouer la métaphore et
le récit dans l’appréhension, dans la réactualisation, bref dans la critique de
nos concepts, voire dans leur dépassement. Le cadre de la réflexion est donc
ouvert à des propositions de disciplines variées, issues des sciences humaines,
mais aussi des domaines de la recherche clinique (psychologie, psychopathologie,
psychiatrie et psychanalyse). Cette journée d’étude (qui aura lieu le lundi 22
avril 2015) se veut avant tout un lieu d’échange et de construction d’une
réflexion commune.
Les
propositions (entre 15 et 25 lignes) devront être envoyées avec le 31 décembre
2012 à l’adresse suivante : gid-ed@u-bordeaux3.fr
Source: Calenda
Source: Calenda
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire