AJC CREM
Association des Jeunes Chercheurs du Centre de Recherche sur les Médiations
3ème colloque international de l’AJC CREM
Dispositifs transmédiatiques, convergences et constructions des publics
Metz, 24 et 25 mai 2012
Date limite d’envoi des propositions : 15 mars 2012
Langues de travail : français et anglais
Dans la continuité du précédent colloque sur « Les dispositifs de médiation : théories, méthodes et enjeux » (Aghababaie, Bonjour, Clerc, Rauscher, 2010), organisé les 19 et 20 novembre 2009, l’association des jeunes chercheurs du Centre de recherche sur les médiations (CREM, EA 3476) organise son 3ème colloque international les 24 et 25 mai 2012 à l'université de Lorraine autour de la thématique : « Dispositifs transmédiatiques, convergences et constructions des publics ».
Des chercheurs (doctorants, docteurs et post-doctorants) de toutes origines et de toutes disciplines sont invités à venir proposer leurs réflexions, aussi bien théoriques, épistémologiques, que méthodologiques, et à débattre autour de ce sujet.
Mots clefs : transmédialité, convergence, usagers, publics
À l’ère où explosent les productions médiatiques, il devient difficile, si ce n’est impossible, d’imaginer des publics consommateurs d’un seul et unique média (l’ont-ils d’ailleurs jamais été ?). Au contraire, pour comprendre l’environnement médiatique dans lequel les publics évoluent et se construisent, il faut tenir contre de la multiplicité de ces dispositifs, des relations qu’ils entretiennent et de leur convergence (Deuze, 2007 ; Jenkins, 2006 ; Peyron, 2008).
Ce colloque propose donc d’interroger la notion de construction des publics dans un environnement médiatique multidimensionnel et d’envisager le caractère complexe des relations entre supports ou dispositifs, aussi bien du point de vue de la convergence des techniques que de celle des contenus. Il s’agira non seulement de voir comment s’opèrent les rapprochements entre médias, mais aussi ce qui fait leur spécificité et leur permet de s’insérer dans une sphère médiatique globale. Pour cela, la notion de « convergence », développée notamment par Henry Jenkins (2004) peut aider à rendre compte de phénomènes qui prennent place « dans le même appareil… au sein de la même franchise… au sein de la même entreprise… dans le cerveau des usagers… dans des communautés de fans [fandom] ».
Les représentations qui circulent au sein de différents supports sont à mettre en relation avec le quotidien vécu des publics d’usagers. Par exemple, Jérôme De Groot (2009) montre comment les représentations de l’histoire et des historiens, et à côté de cela de la science et des scientifiques, se construisent à travers de multiples avatars médiatiques qui reflètent les acceptions courantes des termes et de leurs significations. Il nous semble alors intéressant de voir comment d’autres représentations, de la même manière, sont construites à partir de sources multiples. Jérôme De Groot souligne également l’importance de l’aspect participatif et la recherche de l’engagement et de l’expérience inter-subjective dans la construction des représentations par les usagers.
La convergence s’opère aussi entre les fabricants et les usagers des dispositifs médiatiques
par leur participation aux dispositifs. L’étude de la construction des publics doit alors saisir le degré d’implication des individus, la part de participation dans la construction des dispositifs eux-mêmes et la manière dont, d’un média à l’autre, les publics d’usagers transportent des grilles de représentations qui les aident à construire les significations de leurs pratiques. C’est la raison pour laquelle on peut dire que « le récit transmédiatique n’est qu’une possibilité virtuelle qui n’existe que par les actualisations individuelles, particulières et toujours incomplètes (puisqu’il est difficile de tout lire ou de tout voir) des lecteurs. » (Peyron, 2008)
Souvent, ces notions ont été abordées à partir d’exemples de productions culturelles de masse qui utilisent de multiples supports, dont particulièrement les TIC, dans leur diffusion, leur commercialisation et la vente de produits dérivés dans une perspective de « world making ». C’est le cas de l’univers de Matrix cité par Henry Jenkins dont les informations concernant l’univers fictionnel sont reparties à travers plusieurs oeuvres sur différents supports. Mais les liens transmédiatiques et la convergence peuvent aussi se retrouver dans de nombreux autres domaines tels que le journalisme, la politique, la communication des entreprises et des organisations, la publicité, l’éducation, les phénomènes mémoriels, la musique, le domaine juridique, la santé et notamment les domaines de la prévention. Des notions proches, telles que la remédiation, l’intertextualité, l’indexicalité, la réécriture pourront également être discutées au regard de ces domaines.
Dans Imagined Communities. Reflections on the Origin and Spread of Nationalism (1983), Benedict Anderson montre le rôle des médias dans la construction des nations afin de créer un sentiment d’appartenance commun autour de valeurs et de symboles, autrement dit, d’un imaginaire collectif. Il pourra alors être pertinent d’utiliser ces réflexions pour comprendre comment des communautés de publics et d’usagers se forment aujourd’hui autour de constellations de différents médias et reconstruisent une forme de cohérence qui leur est propre.
Arjun Appadurai élabore à partir des réflexions de Benedict Anderson, entre autres chercheurs, une série de concepts (ethnoscapes, mediascape, technoscapes, financescapes, et idéoscapes) pour rendre compte des enjeux liés à la globalisation et décrire les « mondes imaginés » dans lesquels vivent les individus. « Cela signifie que de nombreux publics, à travers le monde, perçoivent les médias eux-mêmes comme un répertoire complexe et interconnecté d’imprimés, de celluloïdes et de modes d’affichages » (Appadurai, 1996 [2005]).
A titre indicatif, nous proposons trois dimensions d’exploration sur la base d’un découpage Inspiré d’Howard S. Becker (2009) entre :
1. Le point de vue des fabricants des dispositifs transmédiatiques
2. Les dispositifs transmédiatiques et leurs contenus
3. Le point de vue des publics d’usagers de ces dispositifs
Cette répartition se trouve déjà dans les Cultural Studies et « l’apport de ces dernières, à partir de Stuart Hall, peut se résumer ainsi : la production, les représentations et la réception sont trois moments autonomisés mais également articulés dans un jeu permanent de codage-décodage qui décloisonne ces moments. » (Maigret, 2009)
I Fabricants de dispositifs
La première dimension d’analyse est celle du point de vue des fabricants de dispositifs et de l’élaboration de stratégies de diffusion transmédiatiques visant à toucher les publics
d’usagers. Leur travail se fait donc par projection de la manière dont les publics vont consommer les représentations. Ils construisent ainsi des images des publics d’usagers fondées, d’une part, sur une connaissance de la consommation de ces derniers et, d’autre part, sur la représentation imaginée personnelle qu’ont ces même créateurs de leurs potentiels usagers.
Quelques pistes :
Stratégies marketing et exploitation de franchise et produits dérivés
Informations diffusées sur de multiples supports (télé, radio, journaux papiers, internet)
Anticipation de la réception (fantasme d’un dispositif à la production univoque, récepteur modèle, composition imaginée du récepteur…)
Risques et enjeux des enquêtes dans l’élaboration de profils de consommation : méthodologie, conception, recueil, analyse de données
II Les dispositifs transmédiatiques et leurs contenus
La deuxième dimension de cette étude sera celle des dispositifs porteurs de représentations. Cette dimension met l’accent sur les objets produits, leurs formes et leurs contenus :
Cross-média, oeuvres multi plate-forme
Convergence technologiques (les smartphones et applications mobiles, les langages multiplateformes tel que le HTML5 …)
Remédiation, intertextualité, réécritures et adaptations
Interpénétration de l’actuel et du fictionnel (serious games, expressive games)
III Transmédialité chez les publics d’usagers
Du côté de la réception, nous souhaitons mettre l’accent sur les stratégies de reconstruction, d’appropriation et de participation opérées par les publics d’usagers. Comment ces derniers reconnaissent le lien transmédiatique qui unit ces dispositifs, les actualisent et donnent sens à leurs pratiques :
Genres, communautés de fans, « world making »
Fan-fiction (machinimas, mods, fanzines…)
Sites amateurs et sites d’information non-officiels
Enjeux méthodologiques des études de réception (Cultural Studies, Media Studies)
Approches exploratoires pour l’étude des nouveaux publics
Objectifs
Les objectifs de ce colloque sont doubles :
l’association des jeunes chercheurs du CREM poursuit ses objectifs et constitue une plate-forme de formation aux métiers de la recherche. Elle permet à de jeunes chercheurs de prendre en main divers aspects des activités de valorisation de la recherche. Le comité scientifique sera donc composé en partie de jeunes chercheurs travaillant sur les questions abordées dans le présent appel.
le choix d’un thème de recherche qui s’ancre dans la continuité du programme lancé par le CREM autour de la notion de « public » permettra aux chercheurs de poser les bases d’une réflexion et de s’engager dans les débats en cours dans le champ scientifique.
Consignes de rédaction et modalités pratiques
Lieu et date de la manifestation : Université Paul Verlaine-Metz, les 24 et 25 mai 2012
Public concerné : l’appel est ouvert à tous les jeunes chercheurs (doctorants et « jeunes » docteurs) de toutes disciplines et origines confondues.
Les propositions de communication de 4 000 signes espaces compris sont attendues au plus tard pour le 15 mars 2012 (vous recevrez la notification d’acceptation du résumé le 15 avril au plus tard) en langue française ou anglaise précisant l'axe traité, la problématique, la théorie et la méthode de référence, le plan de l’intervention, un titre (même provisoire) et cinq mots clés.
Elles devront être envoyées à ajccrem@gmail.com et comporter les éléments suivants :
- vos noms et prénoms ;
- statut universitaire/professionnel ;
- adresse électronique ;
- votre institution/laboratoire de rattachement ;
- le nom de votre directeur de thèse ;
- la proposition de communication.
Les communications acceptées feront l’objet d’une présentation orale de vingt minutes, suivie d’un débat. Elles pourront également donner lieu à une publication dans les actes du colloque.
La date limite de réception des articles complets est fixée au 31 août 2012. Les textes adopteront les normes de la revue Questions de communication (entre 30 000 et 50 000 signes).
Les propositions doivent être envoyées à l’adresse suivante : ajccrem@gmail.com
Comité d’organisation
Laurent Di Filippo (CREM – Université de Lorraine) laurent@di-filippo.fr
Anthony Michel (CREM – Université de Lorraine) michelanthony@yahoo.fr
Émilie Landais (CREM – Université de Lorraine) landais.emilie@gmail.com
Comité scientifique
Audrey Bonjour (CREM – Université de Lorraine)
Marie Chagnoux (CREM – Université de Lorraine)
Rosana Contreras-Gama (CREM – Université de Lorraine)
Jamil Dakhlia (CREM – Université de Lorraine)
Amandine Degand (Université catholique de Louvain)
Annik Dubied (Université de Genève)
Kenia Ferreira-Maia (Université Federal do Rio Grande do Norte)
Béatrice Fleury (CREM – Université de Lorraine)
Sophie-Hélène Goulet (CREM – Université de Lorraine)
Vincent Goulet (CREM – Université de Lorraine)
Pierre Humbert (CREM – Université de Lorraine)
Marc Lits (ORM – Université catholique de Louvain)
Fanny Martin (LESCLaP – Université de Picardie)
Pierre Morelli (CREM – Université de Lorraine)
Patrick Prax (Informatik och Media – Uppsala Universitet)
Nelly Salgado (CREM – Université de Lorraine)
Brigitte Simonnot (CREM – Université de Lorraine)
Nozha Smati (GERiiCO – Université de Lille 3 Charles de Gaulle)
Bénédicte Toullec (CREM – Université de Lorraine)
Jacques Walter (CREM – Université de Lorraine)
Fredj Zamit (CREM – Université de Lorraine)
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