mercredi 12 octobre 2011

Parution revue Communication & Organisation

Parution du n°38.

La faveur que connaît la thématique de l’évaluation, depuis une dizaine d’années en France, tant auprès des professionnels concernés que des milieux de la recherche en sciences humaines et sociales, est liée à son inscription dans divers dispositifs réglementaires, dont la Loi d’orientation pour la loi de finance (LOLF) de 2001, entrée en application complète en 2006. Cette vogue de l’évaluation s’alimente de la création d’un véritable marché européen des agences d’évaluations dont l’accumulation est spectaculaire - ANESM, AERES, ARS, ANAP, ADEME – et qui manifestent une tendance à la dévolution massive des missions régaliennes de l’état à des organismes de droit privé. L’évaluation est, dans ce contexte, devenue une obligation réglementaire pour les professionnels des secteurs des services aux personnes – santé, enseignement, social, médicosocial – et des administrations publiques, qui doivent mettre en place des modalités d’évaluation de leur performance, comprise comme capacité à tenir les budgets alloués annuellement ou selon des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens.

Nous avons souhaité présenter des réflexions et recherches portant sur des pratiques d’évaluation concrètes, dans divers secteurs professionnels, depuis l’université et la recherche publique, jusqu’aux établissements sociaux et médico-sociaux, en passant par les pratiques d’évaluations singulières, ou par la présentation du mouvement démocratique de promotion de l’évaluation publique. Notre hypothèse est que l’évaluation est un élément majeur des modalités de mise en logique de projet qui participent depuis maintenant une trentaine d’années, dans les grands pays industrialisés et notamment la France, à la recomposition générale des diverses institutions qui s’étaient stabilisées durant les trente glorieuses: entreprises, administrations, associations. La question de l’évaluation est donc une question complexe et aux multiples facettes largement et librement commentée par nos auteurs.

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