jeudi 29 décembre 2011

Parution: L'Art génératif

Pierre Berger et Alain Lioret publient en ligne un ouvrage sur “L’art génératif”, approche particulière de l’art numérique qui entend déléguer aux œuvres elles-mêmes la créativité de l’artiste.

Après un premier chapitre sur l’histoire de l’art génératif, ils viennent de mettre en ligne un nouveau chapitre intitulé “Concepts et degrés”, en attendant les prochains chapitres à venir.

A disposition aussi une bibliographie sur le sujet et des liens sur l’art numérique et les outils de création.

mercredi 28 décembre 2011

Parution revue MCD

MCD: Musiques et cultures digitales

L’Internet voit vert / The culture of green tech

Bilingue (English / french), 116 pages, 2011, 9€

Sept milliards d’êtres humains pour une seule planète mal en point. Surpopulation inquiétante, biodiversité en berne, réchauffement climatique en marche, catastrophes écologiques rapprochées (de la Floride à Fukushima)… La liste noire des atteintes à l’environnement ne cesse de s’allonger. Si les enjeux du développement durable s’imposent dans l’agenda mondial, crise oblige, nos comportements, eux, frisent la schizophrénie. Nous consommons frénétiquement des outils numériques, eux-mêmes fatalement énergivores et coûteux en matières rares. Nous voudrions sauver la planète mais les datacenters qui stockent nos chères données (nos téraoctets de MP3, de photos, nos e-mails et tout l’open data qui va avec) émettent 80 millions de tonnes équivalent CO2 par an (Mt CO2), 340 Mt CO2 dans vingt ans.

Alors, « L’Internet voit vert ». Vert comme la couleur d’un sursaut venu du Net. Bioactivistes, pionniers de la cyberculture et du libre, adeptes des fablabs, architectes, designers, artistes, bidouilleurs, jardiniers… Ce réseau d’alternatives prône le « do it yourself », comme une autre façon d’être au monde, en équilibre avec les autres espèces. Du micro-local à l’universel (Open Street Map en soutien logistique à l’intervention humanitaire en Haïti), du très concret (les toilettes sèches en mode festival) au plus ésotérique (les recherches actuelles sur la bio-informatique), Poptronics, à l’invitation de MCD, est parti enquêter sur ce développement durable augmenté (le DD+ ?). Et vous propose un magazine qui ne fait pas l’impasse sur le noir constat, refuse de tout voir en rose technophile et privilégie le vert coopératif, libre, partagé, solidaire et hacktif.

lundi 26 décembre 2011

Séminaire: Méthodes de recherche sur l’information et la communication

Animé par Hélène Bourdeloie, Maître de conférences, Labsic, Université Paris 13, chercheure associée au laboratoire Costech, UTC & David Douyère, Maître de conférences, Labsic, Université Paris 13

Les publications et les communications, de par leur format propre, laissent souvent peu de place à une présentation détaillée des méthodologies employées, et rarement à une discussion des difficultés rencontrées, laissant ainsi « les méthodes » de la recherche dans l’obscurité des travaux, individuels ou d’équipe, ou formalisées dans les manuels de recherche. La diversité des méthodes développées dans la recherche sur l’information et la communication, phénomènes mêlés et indissociables, nous a donc semblé appeler un espace de réflexion et d’échange qui permette de rendre visibles les « façons de faire » développées en recherche, et ce quels qu’en soient le champ et le cadre théorique de référence.

Ce séminaire entend par conséquent proposer un espace de dialogue et de rencontre sur les façons d’étudier les phénomènes d’information et de communication. Et puisque les méthodes constituent également un enjeu théorique, ce séminaire a aussi pour vocation d’interroger l’épistémologie de l’information et de la communication, au principe de ces enjeux. Les méthodes de recherche s’inscrivent bien évidemment dans des communautés de recherche – voire des courants de pensée –, des espaces de socialisation, de reconnaissance et de publicisation : la méthode est aussi affaire de conventions et de langage, sinon de pouvoir.

Il ne nous appartient pas ici de valider un type de méthodes. Parler de méthodes n’a pas pour objectif d’opposer – et encore moins d’imposer – une scientificité à une autre, ni de déjouer la scientificité des travaux présentés, mais de montrer suivant quelle scientificité propre les recherches menées sur l’information et la communication se déploient.

Il demeure en effet important, pour notre champ de recherche, de savoir et de comprendre « comment les choses sont faites », de quelles façons les travaux sont menés, autant que de savoir à qui ils se réfèrent et à quoi ils aboutissent.

Il nous paraît essentiel en effet que soient exposées et discutées les façons de faire de la recherche (position du chercheur et réflexivité, mode de recueil et d’interprétation des données, collecte, entretiens, analyse de documents, observation, analyse quantitative, webométrie, analyse d’images, action et intervention, expérimentation, modélisation, etc.), dans leur diversité, que soient évoqués les inévitables biais des méthodes utilisées afin de comprendre les modalités spécifiques des recherches conduites.

Cet espace commun de réflexion sur la méthodologie de la recherche sur l’information et la communication entend donc croiser des regards et des postures méthodologiques à propos de collectes et analyse de données, médias, discours, dispositifs techniques, organisations, institutions culturelles, pratiques sociales, signes, langage, politique, actions de communication… quel que soit le champ théorique d’inscription de la recherche (sciences de l’information, socio-économie, économie politique de la communication, sociologie de la communication, étude des médias, sociologie du journalisme, analyse de discours, sémiologie et sémiotique, cultural studies, gender studies, multimédia, web sciences, sémio-pragmatique, histoire, médiologie, cognition, anthropologie, etc.).

Il nous importe en effet de discuter des méthodes de recherche et des postures épistémologiques des chercheurs face à ces questions, en vue de produire ensemble quelques éclaircissements sur la science telle qu’elle se dit et se construit, et telle que nous la pratiquons.

Programme 2011-2012 :

Jeudi 26 janvier 2012 : « Analyse multimodale et discursive des pratiques communicationnelles sur le web », exceptionnellement à l’ISCC

o Julie Denouël (Praxiling, Université Montpellier 3, CNRS), « Pour une approche sociodiscursive de l'expression de soi sur le web. Remarques méthodologiques ».

o Fanny Georges (ICM, Université Paris 3), « Les métaphores du profil, approche sémiotique multimodale et comparée de la présentation de soi sur le web et dans les jeux vidéo ».

Attention, cette séance du 26.01.12 aura exceptionnellement lieu à

l’ISCC (CNRS), 20 rue Berbier-du-Mets, Paris XIIIe, métro Les Gobelins.

Jeudi 15 mars 2012 : « Le terrain et la rationalité »

o Joëlle Le Marec (Cerilac, Université Paris Diderot), « Comment garder vivantes les sources de l’enquête ? ».

o David Douyère (Labsic, Université Paris 13), « La relation première / la première relation avec ‘‘l’informateur’’ ».

Jeudi 3 mai 2012 : « Posture épistémologique et engagement »

o Laurence Monnoyer-Smith (Costech, UTC), « L’intervention du chercheur sur le terrain : quelle posture épistémologique ? Le cas de la conception des débats publics ».

o Fabien Granjon (Cemti, Université Paris 8), « Une sociologie engagée est-elle possible ? ».

Vendredi 8 juin 2012 : journée d’études (se tiendra à l’Université Paris 13). Le programme de cette journée sera communiqué ultérieurement.

La participation est ouverte aux chercheurs qui travaillent sur des phénomènes informationnels et communicationnels, quels qu’en soient le domaine et la discipline. La participation, gratuite, se fait sur inscription auprès d’Hélène Bourdeloie (helene.bourdeloie@gmail.com) et de David Douyère (david.douyere@gmail.com). Si vous souhaitez intervenir ultérieurement, merci de nous contacter.

Les séances auront lieu tous les deux mois, de 15h30 à 18h30. Chaque séance, d’une durée de 3h, permettra la présentation de deux approches.

Les séances auront lieu dans les locaux de l’Institut du Management de l'Information (IMI) de

l'Université de technologie de Compiègne au 62 boulevard de Sébastopol, Paris 3e (métro Etienne Marcel ou Réaumur, ligne 4 ; RER Châtelet-les-Halles, sortie Lescot), sauf celle du 26.01, qui se tiendra exceptionnellement à l’ISCC (CNRS), 20 rue Berbier-du-Mets, Paris XIIIe (métro Gobelins).

La journée d’étude qui clôturera l’année aura lieu à l’Université Paris 13, 99 avenue J.-B. Clément, à Villetaneuse (93).

Ces séances sont organisées avec le soutien du LabSIC, Université Paris 13, et avec l’aimable concours du laboratoire Costech (UTC).

Journée d'études du GRER

Les Webradios associatives et communautaires : des médias alternatifs participatifs. État des lieux, enjeux et perspectives

Tours, le samedi 14 janvier 2012 - 9h30-17h00
Université François Rabelais – Site Tanneurs (3, Rue des Tanneurs 37041 TOURS CEDEX 1)


Journée organisée en collaboration avec l'équipe COST du CITERES – UMR 6173
(Centre Interdisciplinaire Cités, Territoires, Environnement et Sociétés) de l'Université François Rabelais de Tours.


Quel que soit le projet des radios associatives et communautaires, c’est à dire qu’il soit en relation avec une territorialité, une identité ou un mouvement social, il est toujours lié à une volonté de répondre aux attentes, aux revendications spécifiques d’un auditoire et/ ou de permettre à un public particulier de s’exprimer lui-même. Cette aspiration, par nature participative et basée sur le principe d’une appropriation collective du média par les auditeurs en tant qu’acteurs et producteurs de contenus, correspond depuis les années 1970 à des valeurs et modes de fonctionnement qui peuvent être développés d’autant plus par le biais d’Internet.

Cette journée d’étude a pour ambition d'apporter un éclairage et des témoignages sur l’apport des technologies du web dans la sphère radiophonique, tant sur le plan de la diffusion (captation de nouveaux auditeurs), des modes d’écriture et de création sonores (expérimentations de nouveaux formats, apport du multimédia, contributions des auditeurs, etc.), que des modes de conservation et d’utilisation des contenus sonores (podcasting, partage, rediffusion, etc.). L’objet « webradio » est encore difficile à saisir tant les cadres de production, les projets éditoriaux (quand ils ne sont pas absents), l’intégration ainsi que les apports du multimédia et des dispositifs techniques interactifs (web 1.0, web 2.0) sont diversifiés.


PROGRAMME

Matinée, 10h-12h40

9 h 30 – Accueil, Frédéric ANTOINE, Président du GRER

10 h 00 – Pascal RICAUD (MCU en Sciences de l’Information et de la Communication, Université de Tours – François Rabelais, COST, GRER) : En guise d’introduction : regards sur l’actualité des webradios alternatives

10 h 20 - Albino PEDROIA (Consultant IT Media, Institut d’Etudes Politiques de Paris, GRER) : Chiffres clefs des audiences des webradios et du podcasting en France

10 h 40 – Questions – Discussion

10 h 50 - Laurent GAGO (Docteur en Sciences de l’Information et de la Communication, Université de Paris 3 – Sorbonne Nouvelle, CIM, GRER) : Dispositifs sonores numériques et modalités d’usages des publics

11 h 30 – Questions – Discussion

11 h 45 - Dominique NORBIER (Consultante en Management de l’Innovation, Docteur en Sciences Economiques, Université de Nice Sophia Antipolis) : Les webradios acteurs de mobilisation et de participation sociale: le cas de Radio Ethic

12 h 25 – Questions – Discussion

12 h 40 – Pause déjeuner


Après-midi, 14h30 –17h00

14 h 30 - Maria HOLUBOWICZ (MCU en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Stendhal - Grenoble 3, GRESEC, Institut de la Communication et des Médias) : Les radios associatives à l'ère des webradios : l’exemple grenoblois

15 h 10 – Questions – Discussion

15 h 25 - Raffaello ARES DORO (Doctorant en Histoire et SIC, Cotutelle Università della TUSCIA Viterbe et Université Paris 2 – Panthéon-Assas, labo DISTU) : Le rôle joué par Radio GAP (Global Audio Project) dans les journées du G8 de Gênes en juillet 2001
16 h 05 – Questions – Discussion

16 h 20 – Table ronde conclusive


Renseignements : pascal.ricaud@univ-tours.fr

mercredi 21 décembre 2011

Recrutement à l'ULB

Poste académique à temps-plein en journalisme (Bruxelles, Belgique)

L'école de journalisme de l'Université libre de Bruxelles recrute un enseignant à temps plein en journalisme. Les candidats devront être porteur d'un doctorat et justifier d'une connaissance approfondie du secteur du journalisme. Si la langue maternelle du titulaire n’est pas le français, il sera attendu de lui qu’il acquière une maîtrise suffisante de cette langue dans les trois ans. Le titulaire devra être capable d’assurer une partie de ses enseignements en anglais. Une expérience professionnelle ou pédagogique dans une activité de journalisme radiophonique ou télévisuel constituerait un atout.
Situé au coeur de l'Europe, le département des sciences de l'information et de la communication de l'U. libre de Bruxelles (ULB) est un département très dynamique et très actif sur le plan international.

Date limite du dépôt des candidatures : 15 février 2012
Le mandat débute le 1er octobre 2012

samedi 17 décembre 2011

Parution: Hypermédias et pratiques numériques

Hypermédias et pratiques numériques

Imad Saleh, Luc Massou, Sylvie Leleu-Merviel, Yves Jeanneret, Nasreddine Bouhai, Pierre Morelli (Eds.)

Paris, Hermès-Lavoisier, 372 pages, 120 euros.

Au carrefour des sciences de l’information et de la communication, de l’informatique, de la sémiotique, de l’art et des sciences cognitives, la onzième édition de la conférence H2PTM présente un panorama des derniers avancements de la recherche et du développement des hypertextes et hypermédias. H2PTM’11 répond aux multiples défis posés par le développement actuel des technologies numériques et de leurs usages : applications décentralisées ou collaboratives, web intelligent, réseaux virtuels, documents numériques, jeux numériques, publication en ligne. Cet ouvrage analyse l’évolution actuelle des hypermédias en faisant appel à différentes approches, parfois en interaction : questions techniques (développement des applications nomades et composites, environnements virtuels ambiants), sociales (hypertextualisation des pratiques communicationnelles, nouvelles sociabilités), informationnelles (écritures collaboratives et hypertextuelles, recherche d’information via le web social ou participatif, indexation collaborative), et culturelles (mutations du jeu numérique, esthétique des interfaces web ou 3D, interculturalité).

Cet ouvrage regroupe l’ensemble des communications de la onzième conférence internationale Hypermédias et pratiques numériques qui a eu lieu les 12/13/14 octobre 2011 à l’université Paul Verlaine-Metz.

Imad Saleh est Professeur au laboratoire Paragraphe, université Paris 8, France.

Luc Massou est Maître de conférences au Centre de recherche sur les médiations (CREM), université Paul Verlaine-Metz, France.

Sylvie Leleu-Merviel est Professeur au laboratoire DeVisU, université de Valenciennes et du Hainaut Cambrésis, France.

Yves Jeanneret est Professeur au Groupe de recherches interdisciplinaires sur les processus d’information et de communication (GRIPIC), CELSA Paris-Sorbonne, France.

Nasreddine Bouhai est Maître de conférences au laboratoire Paragraphe, université Paris 8, France.

Pierre Morelli est Maître de conférences au Centre de recherche sur les médiations (CREM), université Paul Verlaine-Metz, France.

Journée d'études "La culture du fan. Vers une nouvelle sociologie des publics?"

La culture du fan. Vers une nouvelle sociologie des publics ?

Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord

Paris, 27 avril 2012

Comité d’organisation :

Maxime Cervulle, Paris 1, LETA-CRICC

Nelly Quemener, King’s College London, CIM

Florian Voros, EHESS, IRIS

Commenter, interpréter, remixer, recommander, imiter, parodier, célébrer, critiquer, collectionner, archiver, échanger et débattre. Autant de pratiques ordinaires des fans qui nous invitent à envisager la réception dans ses dimensions actives. En faisant voler en éclats la distinction conceptuelle entre production, médiation et réception, les fans nous portent à interroger les dispositifs méthodologiques propres à saisir l’activité et les logiques sociales des publics. Comment rendre compte des investissements affectifs et matériels des fans ?

En 1992, la parution simultanée de textes pionniers (Jenkins, 1992 ; Fiske, 1992 ; Grossberg, 1992 ; Bacon-Smith, 1992) amène les fans sur le devant de la scène académique états-unienne. Dans le sillage du tournant opéré une décennie auparavant par les Cultural Studies britanniques (Morley, 1980 ; Hall, 1980) puis nord-américaines (Radway, 1984 ; Fiske, 1987) vers une approche de la réception des médias comme activité productrice de sens, les fans, jadis observés de manière condescendante ou exclus de l’université, sont désormais pris au sérieux. Comme le résume Henry Jenkins : « Les fans de médias sont des consommateurs qui produisent, des lecteurs qui écrivent, des spectateurs qui participent » (2008 : 212). L’étude de leurs pratiques, organisations, affects et discours devient une des portes d’entrée privilégiées pour comprendre la manière dont les publics s’approprient les objets et les représentations de la « culture de masse ». En effet, s’il est possible de distinguer l’activité des fans de celle des autres publics, « seule une différence de degré sépare celle-ci des stratégies interprétatives de l’ensemble des consommateurs » (2008 : 212-213). Repenser l’activité des fans revient ainsi à repenser plus généralement la place des publics dans les industries culturelles et créatives.

Le « fan » a été l’objet d’investissements critiques contrastés dans les sciences humaines et sociales : tantôt figure paradigmatique de l’aliénation, tantôt modèle de subversion culturelle. Pour le Bourdieu de La Distinction, le fan est une caricature de public populaire ou petit-bourgeois ignorant sa soumission dans le processus de production propre aux industries culturelles, « voué à une participation passionnée (…) mais passive et fictive qui n’est que la compensation illusoire de la dépossession » (1979 : 450). Contre leur stigmatisation culturelle, l’acte fondateur des fan studies anglo-saxonnes est inversement d’étudier les « cultures fans » de l’intérieur, en prenant au sérieux les significations que les fans eux-mêmes donnent à leurs pratiques. De passif et crédule, le fan devient actif et critique : à l’instar de la figure du « braconnier » chère à de Certeau (1990), c’est un public qui s’approprie, détourne et re-signifie les objets et représentations qu’il investit. Mettre en débat la figure du « fan » implique dès lors d’interroger le regard des sciences humaines et sociales : quel rôle jouent-elles dans le renforcement ou le renversement des hiérarchies culturelles ? Comment ont-elles implicitement valorisé certains modes de consommation et certains publics ?

La posture d’« aca-fan », soit « fan et universitaire » (Jenkins, 1992), permet dans les années 1990 l’émergence de nouveaux savoirs critiques, moins surplombants, sur les réceptions des « médias de masse ». L’institutionnalisation de cette célébration universitaire des fans contient toutefois un nouveau risque de représentation biaisée, non plus sur le mode de la condescendance, mais sur celui de l’exotisation, en « projet[ant] sur l’objet étudié des systèmes de valeur ou d’interprétation qui ne correspondent qu’à des fictions ou à des fantasmes de publics et de réceptions » (Le Guern, 2009 : 41). Après dix années de fan studies, Matt Hills (2002) met ainsi en garde contre les risques d’une absence de réflexion sur la participation des « cultures fans » aux mouvements hégémoniques à l’œuvre dans les industries culturelles. On remarque que les Cultural Studies anglo-saxonnes et la sociologie de la culture française sont ainsi traversées par des débats similaires sur le misérabilisme et le populisme (Grignon, Passeron, 1989) des chercheurs vis-à-vis des publics qu’ils étudient.

Avec l’arrivée d’Internet, l’idée d’une « culture participative » (Jenkins, 1992) prend tout son sens, amenant un renouvellement des objets et des méthodes dans l’étude des fans (Hellekson, Busse, 2006). A quelques exceptions notables près (Maigret, 1995 ; Le Guern, 2007, 2009), cette réflexion sur les fans n’a eu que peu d’écho en France, où continue de prédominer un prisme théorique situé dans la lignée des travaux de l’école de Francfort sur l’aliénation propre aux « industries culturelles ». La prégnance, en sociologie de la culture, des conceptions de Pierre Bourdieu (1979) a sans doute également contribué à marginaliser le développement de travaux centrés sur les pratiques et activités des fans. Cette journée d’étude vise à décloisonner des traditions disciplinaires et nationales, notamment en proposant des voies de convergence entre sociologie de la culture française et fan studies anglo-saxonnes.

L’initiative de cette journée est liée à la conviction que les travaux contemporains sur la figure du « fan », qui se développent depuis deux décennies contiennent, par les débats qui les traversent, un fort potentiel de renouvellement de la compréhension que les sciences humaines et sociales ont des industries culturelles, créatives et de leurs publics. Celle-ci portera sur les « fans », sans délimiter à priori les frontières de cette catégorie, mais en s’intéressant particulièrement aux investissements intenses par les publics des objets et représentations d’industries culturelles et créatives telles que le cinéma, la télévision, la musique ou les jeux vidéos.

Nous invitons chercheurs, jeunes chercheurs et doctorants de toute discipline à proposer des communications présentant des études de cas ou les enjeux méthodologiques et épistémologiques que soulève l’étude des fans. Celles-ci pourront notamment aborder les thématiques suivantes :

· l’inscription des pratiques de réception dans la vie quotidienne et les temps sociaux ;

· les modes d’identification, de dés-identification et les sentiments d’appartenance ;

· les formes de sociabilités et la formation de communautés ;

· les usages et gratifications, les profits symboliques et le développement de compétences ;

· les ressources émotionnelles et les intensités affectives ;

· le travail créatif et le « crowdsourcing » : l’économie de la réception ;

· la construction exogène des fans comme public « excessif ».

La journée d’étude intitulée « La culture du fan. Vers une nouvelle sociologie des publics ? » se déroulera le vendredi 27 avril 2012 à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord, de 9h à 18h30.

Les propositions de communication, en français ou en anglais, ne devront pas excéder 2000 signes (espaces compris). Elles sont à envoyer avant le 1er février 2012 à l’adresse suivante :culturedufan@gmail.com.

BIBLIOGRAPHIE

Bacon-Smith, C. (1992). Enterprising Women: Television Fandom and the Creation of Popular Myth. Pittsburgh University of Pennsylvania Press.

Bourdieu, P. (1979). La Distinction. Critique sociale du jugement. Paris, Minuit.

de Certeau, M. (1990). L’Invention du quotidien. 1. Arts de faire. Paris, Gallimard.

Fiske, J. (1987). Television Culture. Londres & New York, Methuen.

Fiske, J. (1992). « The Cultural Economy of Fandom ». In L. A. Lewis (dir.), The Adoring Audience. Fan Culture and Popular Media. Londres & New York, Routledge.

Grignon, C. et Passeron, J.-C (1989). Le savant et le populaire. Misérabilisme et populisme en sociologie et en littérature. Paris, Gallimard et Seuil.

Grossberg, L. (1992). « Is there a Fan in the House? The Affective Sensibility of Fandom ». In L. A. Lewis (dir.), The Adoring Audience. Fan Culture and Popular Media. Londres & New York, Routledge.

Hall, S. (2008) [1973]. « Codage/décodage ». In Identités et cultures. Politiques des Cultural Studies. Éd. établie par M. Cervulle, trad. de M. Albaret et M.-C. Gamberini. Paris, Éditions Amsterdam, pp. 169-184.

Hellekson, K. et Busse, K. (2006). Fan Fiction and Fan Communities in the Age of the Internet: New Essays. Jefferson, McFarland and co.

Hills, M. (2002). Fan Cultures. Londres & New York. Routledge.

Jenkins, H. (1992). Textual Poachers: Television Fans and Participatory Culture. Londres & New York, Routledge.

Jenkins, H. (2008). « La ‘‘filk’’ et la construction sociale de la communauté des fans de science-fiction ». In H. Glevarec, É. Macé, É. Maigret (dir.), Cultural Studies. Anthologie. Trad. de C. Jacquet. Paris, Armand Colin et Ina éditions, pp. 212-222.

Le Guern, P. (2007). « Aimer l’Eurovision, une faute de goût ? Une approche sociologique du fan-club français de l’Eurovision ». In Réseaux, vol. 25, n° 141-142, pp. 231-262.

Le Guern, P. (2009). « ‘‘No matter what they do, they can never let you down…’’. Entre esthétique et politique : sociologie des fans, un bilan critique ». In Réseaux, n°153, pp. 19-54.

Maigret, É. (1995). « ‘‘Strange grandit avec moi’’. Sentimentalité et masculinité chez les lecteurs de bandes dessinées de super-héros ». In Réseaux, vol. 13, n°70, pp. 79-103.

Morley, D. (1980). The Nationwide Audience. Londres, BFI.

Radway J. (1984). Reading the Romance. Women, Patriarchy, and Popular Literature. Chapel Hill & Londres, University of North Carolina Press.

vendredi 16 décembre 2011

Les scientifiques jouent-ils aux dés? conférence-débat

Les scientifiques espèrent-ils gagner lorsqu’ils jouent au loto ? Ont-ils plus peur en avion qu’en voiture ? Ou bien sont-ils systématiquement rationnels et froids au quotidien ? Qui sont-ils vraiment ? Détenteurs du seul vrai savoir pour certains, dangereux apprentis sorciers pour d’autres, ils sont bousculés par les questions que soulèvent sans cesse les avancées technologiques, sur fond de crises sanitaires et environnementales. Ces dernières appellent à une prise de recul critique destinée à mieux comprendre la nature même de la science, pour déterminer ce que l’on peut vraiment en attendre et quelles en sont les limites. Ce sont quelques-unes de ces questions qu’aborde l’ouvrage Les scientifiques jouent-ils aux dés ?, paru en mai 2011 aux éditions du Cavalier Bleu sous la direction de Bastien Lelu et Richard-Emmanuel Eastes.

Le Pôle ISCC Aquitaine vous invite à discuter de ces enjeux entre science et société à l’occasion d’une rencontre à la LIBRAIRE MOLLAT (au 91 rue Porte Dijeaux) le jeudi 12 janvier de 18h à 19h30.

Bastien LELU (co-directeur de l’ouvrage), Edouard KLEINPETER et Antoine BLANCHARD, (co-auteurs,) viendront débattre et répondre à vos interrogations dans une rencontre animée par Olivier LAÜGT (directeur de l'ISIC - Institut des sciences de l'information et de la communication- et du Master Médiation des Sciences à Bordeaux 3).

vendredi 9 décembre 2011

Appel à articles revue Jeunes et Médias

Appel à Articles : « Jeunes, Médias et SPORT »

La revue semestrielle « Jeunes et Médias, les cahiers francophones de l’éducation aux médias» propose une réflexion autour des médias adressés à la jeunesse, des pratiques médiatiques des jeunes et de leur mode d’appropriation et d’expression médiatique.

Le dossier thématique du 5ème numéro sera consacré au Sport et sortira début 2013.

La question du sport et des médias, et en particulier la médiatisation du sport, est un objet prisé par les communautés de chercheurs. De même, la cible « jeunes » est assez régulièrement confrontée à la pratique sportive que l’on interroge le plus souvent en termes de valeurs sociales et psychologiques comme élément fédérateur, comme pratique développant la solidarité, l’entre aide ou la réussite sociale.

Nous souhaitons à travers ce numéro interroger plus précisément les liens qu’entretiennent ces trois topiques : Jeunes, Sport et Média. Sans être indissociables, c’est la relation entre ces trois éléments qui intéressera particulièrement ce numéro 5 de « Jeunes et Médias ». Les propositions d’articles susceptibles d’être retenues réfléchiront entre autres à cette articulation autour des thématiques suivantes :

Axe 1 – Sponsoring et marketing de marques, médiatisation des produits sportifs et de leurs dérivés : conditions de production et de réception de la publicité ciblant les jeunes.

En août 2011, outre-Atlantique, la marque Abercrombie & Fitch décidait de rémunérer un des héros de l’émission de téléréalité Bienvenue à Jersey Shore pour qu’il ne porte pas sa marque parce qu’il ne véhiculait pas les valeurs de cette dernière. De même, des marques telles que Lacoste ou Burberry se sont vues contraintes de modifier leur production pour s’adapter, sous l’influence de groupes de Rap fortement médiatisés dans les années 90, à une clientèle de jeunes de banlieue, certes vecteurs de croissance, mais fortement éloignée de leur coeur de cible initiale. Dans cette mesure, il serait intéressant de se demander comment les marques de sport, qui ciblent particulièrement les jeunes, travaillent à la médiatisation de leurs produits. Entre coup médiatique, placement de produit et repositionnement de cible, les contributions pourront interroger les enjeux commerciaux et marketing particuliers des marques de sport ayant pour cible privilégiée les jeunes et réfléchir à l’influence que les jeunes peuvent avoir sur l’image d’une marque de sport et sur son évolution médiatique.

Des réflexions autour du sponsoring ou du marketing sportif dont les jeunes sont souvent la cible privilégiée, pourront aussi être envisagées.

Pour compléter ce volet économique, nous souhaiterions également des contributions permettant d’appréhender la couverture médiatique d’un évènement sportif particulier dans son ensemble ayant pour cible un public jeune. De l’album Panini aux jeux vidéo sponsorisés par la Fifa, en passant par les chaînes sportives spécialisées payantes et plus récemment les sites de paris en ligne, les médias tissent un réseau autour de leur cible. Comment les jeunes perçoivent-ils les produits dérivés et les activités médiatiques en marge du spectacle sportif lui-même ? Quelle consommation en ont-il ? Le recommencement perpétuel de l’évènement sportif est-il une condition de l’inscription des jeunes dans cette sphère médiatique ?

Axe 2 – Médiatisation de l’évènement : Couverture médiatique des évènements sportifs ciblant plus particulièrement les jeunes et phénomènes d’influence de la médiatisation sportive sur la pratique sportive et sur les représentations sociales liées au sport.

Il s’agira également de réfléchir à la médiatisation de la pratique sportive ellemême et à l’impact de cette dernière sur les jeunes publics.

Comment, par exemple, les stratégies médiatiques de mise en scène sportive parviennent-elles à influencer la pratique sportive réelle des jeunes ? Récemment, la sur-médiatisation de l’échec des footballeurs de l’équipe de France et leur attitude jugée contraire aux valeurs du sport a, par exemple, pu entraîner une diminution du nombre de jeunes licenciés à la FFF.

En ce qui concerne les représentations et les images véhiculées par les médias, les contributions sont invitées à interroger la réaction et le positionnement des jeunes spectateurs vis-à-vis des phénomènes d’idéalisation, de starification qui entourent les sportifs, ou la façon dont ils réagissent aux « problèmes du sport » : dopage, élitisme, injustice, discrimination, handisport, etc.

La visibilité et la représentation médiatique du jeune supporter sera aussi un axe qui pourra être retenu : comment est représenté le jeune fan de sport par les médias, a-t-il une visibilité particulière, propre à son âge, propre à son sexe ? Dans quelle proportion les médias sont-ils pourvoyeurs de stéréotypes : le hooligan des stades de foot, le jeune de banlieue et le sport comme espoir, etc.

Le langage « jeune », le tutoiement des athlètes par les journalistes, la décontraction et la familiarité des commentateurs, etc. sont autant d’indices d’un style médiatique qui pourront par ailleurs être analysés dans la perspective d’une réflexion sur le « jeunisme » de la médiatisation sportive, sur le « faire jeune » que semble impliquer la médiatisation du sport.

Les réflexions sur le culte du corps et sur le sportif jeune comme icône seront aussi les bienvenues.

Axe 3 - Conditions de ré-appropriation et de production par les jeunes des discours médiatiques sportifs.

La revue Jeunes et Médias privilégie également les recherches sur la parole des jeunes eux-mêmes et sur la médiatisation de cette parole.

Aussi seront examinées toutes les contributions proposant de réfléchir à la façon dont les jeunes s’approprient les évènements sportifs nationaux et télévisés en les commentant ou en les analysant sur différents supports médiatiques participatifs.

Il sera également intéressant de considérer la médiatisation que font les jeunes de leur propre pratique sportive (sur les réseaux sociaux, sur les sites des clubs, sur leurs blogs, sur des forums). Le sport est-il, dans ce cas, pensé comme vecteur de représentation et d’une identité constituante pour un adolescent en construction mettant en valeur son sport, son lycée, son collège, ou sa nation ? Le sport est-il décrit par les jeunes dans leur expression médiatique comme un vecteur de cohésion sociale, de réussite personnelle ?

Les propositions de contribution de 3000 signes environ sont à envoyer conjointement aux trois adresses suivantes avant le 1er février 2012 :

jeunesetmedias@gmail.com

mc-lipani@wanadoo.fr

lcorroy@voila.fr

Les auteurs dont la proposition d’article aura été retenue seront avertis par le comité scientifique de la revue à partir du 15 février 2012 et devront remettre leur article définitif (25 000 signes) au plus tard le 1er juin 2012.

Séminaire du MICA: "Les séries télévisées"

3e séance du séminaire "CINÉMA & MONDES CONTEMPORAINS" avec Barbara VILLEZ et Mélanie BOURDAA

LES SÉRIES TÉLÉVISÉES

JEUDI 15 DÉCEMBRE 2011 à 14h30 dans la SALLE 2 de la MSHA

Barbara VILLEZ

Les Etats-Unis ont produit environ 130 séries judiciaires télévisuelles depuis la fin des années quarante. Offrant au départ une image simple de la salle d'audience et les professions juridiques, elles se sont complexifiés pour faire prendre conscience les téléspectateurs d'aujourd'hui des questions de justice qui préoccupent les juristes du monde entier. Nous allons voir l'évolution de ce qui peut être qualifié d'un genre de série, les quatre périodes de représentation de l'avocat et la réflexion actuelle qu'elles proposent sur le rôle de l'image. La discussion qui suit peut, selon les désirs de l'assistance, inclure les fictions judiciaires à la télévision française de la même époque.

Barbara VILLEZ est professeur de langues et cultures juridiques au Département d'études des pays anglophones (Université Paris 8), directrice du groupe Justices, Images, Langues, Cultures (le JILC), responsable de l'axe Justice et images à l'Institut des hautes études des pays anglophones à Paris, chercheur associé, responsable du réseau S.E.RI.E.S. au laboratoire Communication et politique du CNRS. Elle a publié de nombreux articles sur la représentation du droit et de la justice dans les séries télévisuelles aux Etats-Unis, et un ouvrage sur le sujet en 2005 intitulé Séries télé : visions de la justice (PUF) qu'elle a traduit en anglais et réactualisé en 2009 (Television and the Legal System, Routledge). Elle travaille actuellement sur deux livres portant sur les séries Law and Order prévus pour 2012 et 2013.

Mélanie BOURDAA

Les attaques terroristes du 11 septembre 2001 ont bouleversé la société américaine et ont remis en cause leur sécurité nationale. Depuis, de nombreuses séries télévisées, tout genre confondu, ont traité de ces attaques et de leurs conséquences sur l'ensemble de la société américaine. A travers plusieurs exemples, nous verrons que l'Amérique est passée par plusieurs étapes dans sa reconstruction : une Amérique vengeresse (24 heures Chrono), une Amérique insécuritaire et infiltrée (Fringe, V, Battlestar Galactica) et une Amérique paranoïaque.

Mélanie BOURDAA est Maitre de Conférences à l'Université Bordeaux 3 et membre de l'Axe Médias du Laboratoire MICA. Elle a publié des articles sur le phénomène de sérialité dans les séries TV américaines, ainsi que sur le phénomène des fans. Elle travaille également sur les stratégies Transmédia des industries créatives. Elle a co-fondé l'association Univers Transmedia. Elle participe à plusieurs groupes de recherche internationaux et Européens (S.E.R.I.E.S, media).

A propos du séminaire "Cinéma & mondes contemporains"

Responsable : Yann KILBORNE

Comité d'organisation : Mélanie BOURDAA, Emmanuel QUILLET & Yann KILBORNE

Parution revue RICSP "L'organisation en mouvement"

La Revue internationale de communication sociale et publique vous offre son nouveau numéro. Dans cette parution portant sur le thème de "L'organisation en mouvement", nous vous proposons de suivre plusieurs recherches qui tentent de rendre compte de l’évolution, du mouvement de l’organisation qui se crée dans l’action et se traduit dans les pratiques. Elles rendent bien compte de la difficulté d’échapper à la nécessité d’étudier l’organisation au travers de ses acteurs ou actants et de leurs logiques. Pourtant, leurs actions s’inscrivent dans le temps qui influence leurs interprétations et par conséquent la conception des organisations. Les auteurs que nous vous présentons dans ce numéro travaillent avec ces défis méthodologiques et conceptuels et cherchent à rendre compte de l’organisation en mouvement

Dossier : L'organisation en mouvement

- Présentation

- L’organisation en mouvement : action, temporalité et processus : Cordelier, Benoît, Consuelo Vásquez et Isabelle Mahy, pp. I-VIII

- Chronos vs. Kairos, quand les temps de l’organisation s’affrontent au lieu de se compléter : risques et paradoxes temporels du changement organisationnel : Peigné, Paul, pp. 1-22

- Co-configuration d’une plateforme à code source ouvert en organisation : analyser la transformation d’un outil et des pratiques de travail avec la théorie de l’activité : Bonneau, Claudine, pp. 23-36

- Évolution et dégénérescence des coopératives autogérées : pour de nouvelles conceptions socio-organisationnelles : Canivenc, Suzy, pp. 37-46

- Proposition pour l’étude des tensions dans le mouvement, la sociomatérialité et le paradoxe : Michaud, Valérie, pp. 47-74

- Quel mode d’existence pour l’organisation?: Bencherki, Nicolas, pp. 75-92

jeudi 8 décembre 2011

Projection du film "The PhD movie" à Bordeaux

L'AFoDIB, association des doctorants en informatique, vous propose en exclusivité le premier film extrait du célèbre webcomic phdcomics.com intitulé "Piled Higher and Deeper: The Movie".

Sont conviés à cette comédie et au pot qui suivra tous les doctorants, étudiants, personnels d'université ou toute personne curieuse de découvrir les joies et les déboires de 4 doctorants américains dans leur lutte pour trouver un équilibre entre recherche, enseignement et leur vie privée.

Date : Mercredi 14 décembre à 19:30

Lieu : Amphi Kastler - Bâtiment A9 / Campus Bordeaux 1 (voir plan)

Détails : VOST - Entrée libre

Appel à articles revue Les Enjeux de l'Information et de la Communication

Appel à articles

Dossier 2012 de la revue Les Enjeux de l’Information et de la Communication

Informations publiques : stratégies de production, dispositifs de diffusion et usages sociaux

Coordinatrices : Sylvie Bardou Boisnier et Isabelle Pailliart

L’ouverture d’une partie des données publiques s’est renforcée depuis la loi du 17 juillet 1978 portant sur l’accès aux documents administratifs (dite Loi CADA). Depuis cette loi, de nombreuses étapes ont été franchies et montrent une volonté des instances publiques de moderniser l’administration et de présenter une « transparence » de la vie publique. Les directives européennes et les réglementations européennes portant sur la diffusion des données publiques s’inscrivent dans cette démarche : la directive européenne « Inspire » transposée par l’ordonnance du 21 octobre 2010 concerne les données environnementales, la diffusion d’une circulaire du premier ministre en mai 2011 annonce la création d’un portail unique (Data.gouv.fr) permettant une simplification d’accès et d’utilisation des informations publiquesde l’Etat en ligne…

Les informations publiques regroupent des données de natures très variées : cartographies, documents écrits, logos, photographies, vidéos, outils pédagogiques, enquêtes, rapports, reportages, études, statistiques, répertoires de données publiques... Elles se présentent sous différentes formes (numériques, imprimées…) et sont mises à disposition de publics dans le cadre d’une mission de service public. Elles tendent à rendre compréhensible l’action publique et à servir l’intérêt général.

Les informations publiques sont produites par trois types principaux d’acteurs : les institutions publiques (administrations, ministères, Parlement...), les organismes offrant une mission dite de service public (établissements publics, associations, sociétés d’économie mixte...) et les collectivités territoriales. Depuis les lois de décentralisation de 1982, ils ont créé, développé et renforcé leurs dispositifs de production et de diffusion de l’information publique. Ces dispositifs accompagnent tout type de communication de l’Etat ou des institutions publiques sur les politiques dans le domaine de la santé, de l’éducation, du transport ou de l’économie locale. La diffusion de données publiques s’inscrit également dans des opérations de démocratie locale au sein desquelles la diffusion de données sur le budget, sur les équipements et l’urbanisme, est régulièrement intégrée.

Quels enjeux sous-tendent les différentes stratégies de production et de diffusion des informations publiques ? Quels sont les rapports entre le secteur de la communication publique et celui, plus spécialisé et souvent plus technique, de l’information publique ? Comment s’organise le recueil de ces informations ? De quelle manière les niveaux territoriaux s’organisent-ils en interne et entre eux ?

La question de l’information publique reste ainsi paradoxale : d’une part, elle s’inscrit dans de nombreuses actions de communication et ces dernières ont donné lieu à des recherches nourries, d’autre part, la notion même d’information publique reste encore peu analysée. Enfin, de plus en plus, les frontières entre les données, l’information et la communication publiques paraissent tenues : l’information et la communication publiques comprennent en effet des données qui se présentent comme des productions éditorialisées dont la réception reste encore fort méconnue.

Pour ces raisons, trois axes principaux structurent l’appel à articles :

La disponibilité et l’organisation des données publiques :

- les structures de recueil, d’organisation et de diffusion de l’information : les observatoires, les portails de statistiques publiques, les organismes publics spécialisés et officiels,

- les dispositifs techniques : cartographie des déplacements, de la fiscalité, du cadastre…,

- les dimensions marchandes et/ou gratuites de ces données

Les modalités de production et de diffusion des informations publiques :

- les modalités de production des informations publiques : les services, les moyens, les modalités d’écriture…,

- les professionnels : spécialiste, informaticien, chargé de communication, documentaliste,

- l’intégration des informations publiques dans les politiques sectorielles des institutions publiques : transport, santé, urbanisme,

- les acteurs : associations, institutions, bureaux d’études qui produisent des informations publiques et des informations « alternatives »,

- les stratégies de diffusion de l’information et leurs rapports avec le secteur de la communication des instances publiques

La réception et les usages des informations publiques :

- les pratiques communicationnelles des usagers (téléphonie, messagerie électronique, portail de services, blogs, réunions publiques...) pour accéder aux informations publiques,

- la place accordée aux publics (citoyen, usager, administré, ...) dans les dispositifs informationnels et communicationnels classiques (concertation, participation, consultation, information ...)

- la différenciation des publics et les cadres de réception

Le dossier 2012 des Enjeux de l’information et de la communication a comme principal objectif de réunir des analyses récentes sur les questions soulevées plus haut. Les approches relevant des sciences de l’information et de la communication seront privilégiées, n’excluant pas pour autant des propositions relevant des sciences politiques, de la sociologie et de l’économie. Les travaux portant sur des expériences menées dans d’autres pays que la France sont également sollicités.

Les propositions (4000 signes espaces non compris) indiquant problématique et méthodologie sont à adresser à Benoit LAFON, rédacteur en chef de la revue (benoit.lafon@u-grenoble3.fr) pour le mardi 3 janvier 2012.

Après sélection par le comité de lecture, les premières versions complètes des textes (de 25 000 signes espaces non compris et rédigés selon les normes éditoriales des articles de la revue seront à remettre pour le vendredi 2 mars 2012, elles seront soumises à une évaluation en double aveugle.

A la suite de cette phase, la version définitive du texte (prenant en compte les éventuelles remarques et critiques des évaluateurs) devra nous être transmise avant le vendredi 22 juin 2012. Cet article, dans sa version finale, incluant les corrections mineures ou majeures demandées, sera soumis au comité de rédaction de la revue qui est souverain pour l’accord définitif de publication à l’automne 2012.

Appel à communication conférence "Internet, law and politics"

8th International Conference on Internet, Law & Politics (IDP 2012). Challenges and Opportunities of Online Entertainment

Barcelona (Spain)

9-10 July 2012

Deadline for abstract: 20 December, 2011

The Universitat Oberta de Catalunya (Open University of Catalonia, UOC) Law and Political Sciences department hereby invite scholars, practitioners and policy makers to participate in the 8th International Conference on Internet Law & Politics (IDP 2012): Challenges and Opportunities of Online Entertainment by submitting papers, from either legal or political science perspectives, focusing on the following topics:

- Online Entertainment and its implications in fields such as, among others, the legal framework of audiovisual communications, the liability of intermediaries, legal aspects of videogames and online gambling, social networking sites, behavioural advertising, privacy, data protection, defamation, protection of minors, intellectual property, new models of content distribution, user generated contents, illicit and harmful contents, net neutrality, new generation networks, antitrust.

Papers may also focus on:

- Legal issues relevant to the current status and future perspectives of the Internet, such as, among others, online privacy, data protection, intellectual property, ISP liability, freedom of expression, cybercrime, e-commerce.

- Issues regarding electronic government, such as, among others, open data, reuse of public sector information, political participation online, e-procurement, Internet governance.

Interested participants should first submit an abstract (a 300-word outline) of their paper by 20 December, 2011, indicating clearly its subject and scope, and including a provisional title. There is no need to use a template for submitting the abstract. The abstracts received will be peer-reviewed and authors will be notified of the outcome by 10 January, 2012.

Authors of accepted abstracts will be required to send the full paper by 26 March, 2012. Full papers should not exceed 8,000 words in length, including notes and references. For the full paper authors should use the conference template that will be available to download from the web. The full papers will be peer-reviewed as well. The outcome will be notified by 16 April, 2012. Final version of the paper (camera ready) should be sent by 30 April, 2012. All papers accepted will be included in the electronic proceedings of the Conference, which will hold an ISBN number. Accepted papers may also be selected for oral presentation at the Conference.

Important dates

- Abstract submission: please submit a 300-word outline by 20 December, 2011.

- Notification of acceptance of abstracts: 10 January, 2012.

- Full paper submission: please submit the full paper by 26 March, 2012.

- Notification of full paper?s acceptance: 16 April, 2012.

- Final version (camera ready): 30 April, 2012.

Please send all submissions by electronic mail in a .DOC or .ODT document to: uoc.idp2012@gmail.com

vendredi 2 décembre 2011

Appel à communication colloque Ludovia 2012

Plaisir et numérique / Approches critiques des enjeux dans la création, les usages et les pratiques

Le colloque scientifique international Ludovia 2012 se tiendra à Ax Les Thermes (Ariège - France) du 27 au 30 août 2012 pour sa huitième édition consécutive sur la thématique : «Plaisir et numérique / Approches critiques des enjeux dans la création, les usages et les pratiques ». Ludovia souhaite mobiliser les chercheurs dans une perspective pluridisciplinaire qui travaillent sur les problématiques de conception et d’usages de dispositifs et applications numériques (interfaces, jeux vidéo, applications éducatives, art numérique...). Les propositions, sous forme d'un résumé de la communication de 4000 signes maximum, accompagné d'une note biographique et d'une note de positionnement scientifique sont attendues avant le lundi 5 mars 2012.

Organisé par Culture numérique : réseau scientifique pluridisciplinaire dans le domaine des technologies, applications et pratiques liées au numérique.

http://culture.numerique.free.fr/

Si la question du plaisir semble attachée d’abord à la sexualité et aux disciplines liées à la psychanalyse (Freud), elle a aussi été abordée d’un point de vue philosophique par Husserl, pour qui le plaisir est une attitude, le sentiment pour un sujet d’être présent à l’objet, de l’apprécier, d’y attacher de la valeur.

La diffusion d’objets numériques, qui peuvent paraître « intelligents », questionne le plaisir dans le cadre d’une société de consommation à consonance hédoniste. Dans cette perspective la thématique du plaisir est peu abordée sur le plan scientifique comme nombre d’enjeux émotionnels à priori non quantifiables. En outre, le plaisir peut sembler futile puisque qu’il est traditionnellement associé au loisir, à l’oisiveté, et de fait opposé au travail. Pourtant, il pourrait être au cœur de notre relation aux objets numériques ; il fait partie des enjeux que Ludovia ne saurait ignorer.

Avec la diffusion des premières applications interactives à destination d’un large public dans les années 1980 a été mise en avant la notion de convivialité (Ludovia 2007), rassemblant dans ce concept la facilité d’appropriation et l’aspect affectif qui peut créer des formes d’attachement et un sentiment d’intimité dans la relation. Il s’agit alors d’imaginer des interfaces favorisant une relation de plaisir entre l’objet et l’usager.

D’un autre côté, les jeux vidéo, activités libres, à priori sans finalités, valorisent le pur divertissement et élèvent le plaisir au cœur de leur principe de fonctionnement. D’ailleurs, sans cette relation de plaisir ils n’existeraient pas. Les pratiques ludiques furent longtemps méprisées et considérées comme relevant d’une activité adolescente compulsive, voire dangereuse et addictive. Elles sont aujourd’hui observées avec attention en éducation, formation et marketing avec l’émergence des jeux dits « sérieux ».

La progression des équipements mobiles, des environnements pervasifs et de l’Internet des objets questionne la qualité relationnelle aux objets et aux textes, aux « contenus ». Elle concerne le cadre étroit de l’usage d’ordinateurs ou de consoles mais gagne aussi tous les domaines du quotidien. La recherche d’immersion dans les nouveaux environnements numériques peut-elle se passer des modalités susceptibles d’apporter du plaisir ? Le plaisir n’est-il pas la source première de motivation ? Une clarification des niveaux de plaisir (plaisir dans l’interaction entre l’objet et l’usager, plaisir dans l’interaction entre l’objet et le contenu, etc) est nécessaire pour comprendre le lien entre eux parfois complémentaire, parfois contradictoire.

Les nouveaux contextes organisationnels au sein desquels l’outil numérique s’impose tendent à abolir les coupures spatio-temporelles entre travail et temps libre. Les relations électroniques tendent à se substituer aux relations physiques. Dans le cadre de ces bouleversements, où se situent les dispositifs numériques, entre l'engendrement de nouvelles sources de plaisir et la génération de nouvelles nuisances psycho-sociales ?

Ludovia souhaite mobiliser les chercheurs dans une perspective pluridisciplinaire sur des problématiques de conception et d’usages de dispositifs et applications numériques, dont particulièrement :

L’usage et la conception en général des interfaces : comment la relation à la machine peut-elle être source de plaisir ? Comment les modalités sensibles et cognitives sont-elles convoquées pour nourrir la dimension du plaisir lors de l’interaction homme/machine ? Quelle est l’importance de la dimension plaisir dans cette relation ? Ne peut-elle pas faire obstacle à des finalités plus « utiles » ?

Le jeu : comment caractériser le plaisir ludique ? Comment le mettre en œuvre dans la conception de jeux ? Quelles en sont les composantes ?

L’éducation : comment concilier plaisir et apprentissage ? Comment le plaisir de l’interactivité, de l’hypermédia peut-il être (in)efficace dans l’apprentissage ? Le plaisir peut il être un indicateur de l'efficience d'une activité de production, de conception, de communication de la part de l'élève, de l'enseignant ? Comment l’évaluer ?

Les jeux dits « sérieux » : comment concilier finalités communicationnelles, didactiques, informationnelles, et plaisir ludique ? Les objectifs des jeux sérieux sont-ils intrinsèquement liés à la notion de plaisir ?

Les réseaux sociaux : quels y sont les ressorts et modalités du plaisir ? plaisir de l’affirmation de soi ? plaisir relationnel ?

Les nouvelles applications pour terminaux mobiles mobilisant des interfaces gestuelles, la connexion permanente et la géolocalisation : quelles sont les nouvelles modalités dans la relation valorisant le plaisir ? Comment décliner le plaisir relationnel dans les applications « transmédia » (usages sur ordinateurs domestiques, ordiphones et terminaux dédiés) ?

Le marketing : comment la mise en avant du plaisir favorise t-elle la diffusion des nouveaux objets numériques ? Peut-on mesurer le plaisir ? Quel est par ailleurs, dans le cadre d’un marketing des produits de la communication et de l’information, le gradient à affecter au plaisir de consommer pour créer ou de créer en consommant (consocréation) ?

L’art numérique : comment les artistes anticipent-ils sur les nouvelles relations homme-machine ? Quelle est la part du plaisir dans les propositions artistiques ?

Ces pistes ne sont pas limitatives et toutes les ouvertures permettant d’éclairer notre problématique dans l’esprit pluridisciplinaire qui est le nôtre seront les bienvenues.

ORGANISATION SCIENTIFIQUE

Les propositions doivent être transmises par courrier électroniqueavant le lundi 5 mars 2012

à : ludovia2012@free.fr

La réception de chaque proposition donnera lieu à un accusé de réception par mail

La proposition livrée en fichier attaché (titré au nom de l’auteur et Ludovia2012) au format rtf, doc ou odt, sera composée de 3 parties :

- un résumé de la communication de 4000 signes maximum, espaces non compris,

- une courte biographie du(des) auteur(s), incluant titres scientifiques et principales publications récentes, une page maximum,

- une note de positionnement scientifique indiquant la section scientifique de rattachement, la méthode appliquée, le terrain d’expérimentation et les références.

La lecture des propositions et des articles complets se fera en double aveugle (deux lecteurs, ne disposant que du texte de la communication, sans les mentions liées à son auteur), l’un des lecteurs étant issu du champ de recherche correspondant à l’article, l’autre extérieur.

Chaque auteur recevra un avis circonstancié qui indiquera l’acceptation (conditionnée ou non), ou le refus de l’article et en donnera les critères. Les articles acceptés sous condition devront être modifiés en fonction des remarques des lecteurs.

Modalités techniques

L’article définitif devra respecter les conventions typographiques et de mise en page qui seront envoyées dans une feuille de style type.

La taille de l’article sera comprise entre 25000 et 30000 signes espaces compris.

Il sera envoyé par voie électronique sous la forme d’un fichier au format .doc, .rtf ou .odt, contenant le titre, le résumé, le texte et, le cas échéant, ses illustrations, numérotées de façon incrémentielle (figure 1, figure 2, etc).

Publication

Les résumés des articles acceptés, notes biographique et de positionnement scientifique seront édités dans un document papier distribué aux auteurs lors du Colloque. Les auteurs seront conviés à venir présenter leurs travaux à Ax les Thermes dans le cadre d’une communication orale de 20 minutes.

La articles seront publiés par voie électronique après le Colloque dans l’espace de publication du site web de Culture numérique, espace destiné à devenir une base de connaissance de référence dans le domaine de la création et des usages des dispositifs numériques.

Une publication scientifique ultérieure composée des meilleures contributions du Colloque dans une revue scientifique sera envisagée.

Coordinateur de l’organisation scientifique :

Michel Lavigne (Mcf Universités Toulouse 2 & 3).

Présidents du Colloque Scientifique Ludovia 2012 :

Jean-Pierre Jessel (Pr Université Toulouse 3) & Patrick Mpondo-Dicka (Mcf Université Toulouse 2).

Calendrier (dates importantes)

Date limite de soumission : lundi 5 mars 2012.

Notification d'acceptation des propositions : mercredi 25 avril 2012.

Remise des textes complets (30 000 signes maximum, espaces compris) : mercredi 30 mai 2012.

Colloque : du lundi 27 au jeudi 30 août 2012.

Appel à communication colloque "Médias, internet, démocratie"

Un colloque international et pluridisciplinaire : « Médias, internet, démocratie », sera organisé le 23 avril 2012, à la Nouvelle Université bulgare, à Sofia, sur le thème «Démocratie digitale et e-participation – usages et paradoxes », le 25 avril 2012, à l'Université Matej Bel, Banská Bystrica (Slovaquie), sur le thème « Nouveaux médias, réseaux sociaux et relations internationales », et le 27 avril 2012, à l'Université Pierre Mendès France, à Grenoble, sur le thème « Médias, internet, citoyenneté et innovation ».

Médias, Internet, Démocratie

« Nouveaux » médias, nouveaux usages, les espaces publics se transforment, les « mass-media » tentent de décliner dans de nouveaux modèles économiques une nouvelle personnalisation de l’organisation de l’information désormais participative où les réseaux sociaux, massivement investis, jouent un rôle incontournable. « Digital natives » ou non, les citoyens développent des usages sociaux avec ordinateurs connectés, téléphones portables ou encore télévisions interactives, autant d’évolutions technologiques qui permettent de nouvelles pratiques, mais qui installent également de nouvelles identités numériques.

Les accès rapides et nombreux aux données numériques, les échanges induits par les outils de communication s’installent ainsi dans les pratiques et bousculent des institutions (l’école, l’université, mais aussi la police) dans le cadre d’une nouvelle écologie (économie ?) cognitive. Les données numériques sont produites par les usages et déterminent ces transformations.

De nouvelles formes d’éditorialisation sont apparues, car l'interactivité des contenus provoque un éclatement de la notion traditionnelle « d'auteur », et donc « d’autorité », au niveau du travail scientifique comme du journalisme. En effet, de nouvelles formes de travail scientifique communautaire renouvellent les formes de publication et d'édition du savoir et les réseaux collaboratifs de chercheurs démultiplient les modes d'évaluation et de validation. Les échanges entre pairs sont ainsi au cœur des sociétés et le numérique est devenu un élément central d'aménagement du territoire et de démocratie.

Le colloque international permettra un échange d’expériences et d‘analyses entre spécialistes et citoyens de différents pays de l’Union européenne, pour tenter une liaison entre ces évolutions et les politiques communautaires.

Trois sessions sont proposées

23 avril 2012, Sofia : Démocratie digitale et e-participation – usages et paradoxes

Vingt ans après les révolutions de velours, la démocratie semble en crise, menacée de trois côtés : des élites assez irresponsables et corrompues ; une certaine apathie et un désintérêt des citoyens vis-à-vis de la politique ; une mondialisation qui impose une domination de l’économique sur le politique.

Tenter de renouveler et de revitaliser la démocratie est ainsi un des plus grands défis à l’est, aussi bien qu’à l'ouest de l’Europe.

2011 et le « printemps arabe » mettent en avant la question des relations entre l’Internet et la participation citoyenne, la démocratie. Deux comparaisons s’imposent :

vingt ans séparent révolution démocratique et révolution digitale dans le monde postcommuniste alors que le « monde arabe » semble faire cette double expérience en même temps

les transitions postcommunistes ont été initiées et guidées par des élites alors que dans certains pays arabes on parle de révolution sans élites. Peut-on trouver un rapport entre ce constat, la structure et les usages de l’Internet ?

Un paradoxe concerne surtout les démocraties établies : les jeunes sont parmi les moins actifs en politique, mais parmi les plus actifs dans le virtuel. La e-participation, l’engagement dans le virtuel réussiront-ils à réconcilier démocratie et jeunes ?

Les paradoxes ne manquent apparemment pas. Participation et cyberactivisme signifient souvent non pas plus de démocratie, mais plutôt moins, comme l’atteste la vague du « haterisme » dans le virtuel…

Cette session abordera de nombreuses questions liées en particulier à la cyberpolitique parmi lesquelles :

L’émergence de l’e-citoyenneté ;

L’Internet et les contestations ;

Les réseaux sociaux et la réinvention de la participation ;

Créativité et militantisme : une explosion des formes non conventionnelles d’engagement ;

Jeunes et cybermobilisations ;

Le « haterisme » ou les usages négatifs, xénophobes et extrémistes de la Toile.

25 avril 2012, Banská Bystrica : Nouveaux médias, réseaux sociaux et relations internationales

Les États-Unis essaient actuellement de répondre aux nouveaux enjeux des relations internationales en développant une nouvelle forme de diplomatie. D’après Joseph S. Nye, il s’agit de « mélanger le pouvoir dur et soft en un ‚pouvoir intelligent‘, comme [...] du temps de la guerre froide ». Une évolution donc du « soft power », capacité que possède un acteur international, en particulier un État, à attirer, séduire, convaincre, diffuser un modèle culturel, une idéologie et des institutions, et qui permet de tenter de faire coïncider les différents intérêts sur la scène internationale. Cette diplomatie culturelle reste un des piliers fondamentaux de la politique étrangère, mais désormais dans un contexte de transformations des usages et de généralisation des médias sociaux. Revendiquée par Barack Obama lors de sa campagne en 2008, cette doctrine s’est avérée difficile à appliquer et la politique extérieure américaine actuelle, désormais définie comme celle du « smart power », assure une légitimité plus importante sur le plan international, car il s’agit bien de la consécration d’une puissance douce et acceptable, combinaison du « hard » et du « soft power », synthèse non seulement « intelligente », mais aussi « astucieuse ».

Ce « smart power » est évidemment interdépendant de cette révolution numérique, de l’évolution des nouveaux médias et des médias sociaux, vecteurs majeurs de la mondialisation, d’une sorte de domination consentie parce qu’invisible, a priori douce et subtile qui s’appuie sur la culture comme sur les modes de vie et les usages. Non seulement parce que les nouveaux « majors » de l’Internet sont américains, mais aussi parce que la planète tout entière s’équipe progressivement de téléphonie mobile, de connexions et que le local s’impose dans ce village global. Qu’elle revendique ou non le droit à la connexion comme un droit humain, la diplomatie culturelle reste un instrument de dialogue, un vecteur de rapprochement culturel et s’adapte aux mutations sociales actuelles. Qu’en est-il réellement après les révoltes dans les pays arabes ? Quelles nouvelles formes de politiques de relations internationales les États doivent-ils (peuvent-ils) mettre en place ?

27 avril 2012, Grenoble : Médias, internet, citoyenneté et innovation

L’innovation est réflexive et se veut performative : elle nous parle de nous, de nos sociétés et de l’état du monde, établit notre confort ou notre aliénation. L’innovation concerne aussi évidemment les médias et internet, de nouveaux espaces publics de médiation dans lesquels se jouent les enjeux les plus anodins : du simple don gratuit d’objet aux luttes politiques et libératrices comme pour les révolutions arabes et pour les « indignés » de tous les pays. Les individus se rencontrent sur internet pour se parler et s’aimer tandis que les collectifs se constituent pour plus de justice et de liberté. Les échanges interpersonnels se trouvent projetés dans des espaces publics, des blogs, des chats, des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc.,) des lieux d’échange généralisé de toute sorte : services, animaux, objets, sexe, mariage, informations, publication d’articles et d’ouvrages en ligne, diffusion libre de musique, etc., l’art aussi investi la toile. Lieux d’expression, d’affirmation de soi, de diffamation et de jugements, de lutte et de contrôle social, les forums d’interpellation publics se sont élargis : de la sphère du virtuel vers la sphère du réel, des utopies et des idées, des mises en forme symboliques vers les sociétés.

Les liens sociaux se sont « virtualisés », ont transgressé les frontières, les motifs de rencontres citoyennes sont innombrables. Aucun doute que les tyrannies, le capitalisme, les bureaucraties, une certaine moralisation des sociétés tentent de contrôler les paroles et les actes citoyens dans ces espaces publics ; contrôle social, pression, désinformation et interdiction sont présents dans les sociétés de l’information et de la communication comme les résistances qui leur répondent.

Ces nouveaux dispositifs de production du savoir posent non seulement la question de l’exercice de la citoyenneté, mais aussi celle des apprentissages et des enjeux pédagogiques de ces nouvelles pratiques. A l’évidence, les technologies de l'information modifient les processus d’apprentissages du fait de la disponibilité immédiate et surabondante des contenus, du manque d'une hiérarchisation analogue à la hiérarchisation traditionnelle, de la dispersion et de l'enchevêtrement des données. Internet n’est pas plus responsable des difficultés de la presse ou de la création artistique que de l’augmentation des pratiques diffamatoires ou encore du rétrécissement des espaces privés. Les usages sont évidemment en cause et il faut aussi considérer Internet comme une forme d’organisation politique, mondiale, et non seulement comme un média, avec cette transformation radicale de l’espace public, localement comme globalement. La mise en relation des usages et des pratiques culturelles et médiatiques est donc indispensable.

Langues du colloque, communications :

à Sofia, en langue bulgare, française ou anglaise,

à Banská Bystrica, en langue slovaque, française ou anglaise,

à Grenoble, en langue française ou anglaise.

Langue du colloque, contributions écrites : en langue française

Les propositions de contributions (titre, résumé de la proposition, présentation personnelle de l’auteur) sont à adresser avant fin février 2012, simultanément à

Anna Krasteva, akrasteva@nbu.bg,

Gilles Rouet, gilles.rouet@umb.sk et

Serge Dufoulon, serge.dufoulon@upmf-grenoble.fr,

Les auteurs retenus devront adresser leur texte avant le 15 mars 2012, ce qui permettra de mettre en œuvre ensuite une publication rapide au sein de la collection Local & Global, dirigée par Gilles Rouet et François Soulages aux éditions L’Harmattan, Paris.

Un numéro spécial, en langue anglaise, de la Revue de Science Politique de l’Université de Banská Bystrica pourra également être réalisé avec une dizaine de textes choisis par le comité scientifique.