mercredi 29 août 2012

Recrutement - VACATION D’EXPRESSION & COMMUNICATION

IUT D’ANNECY

Le département Techniques de commercialisation de l’IUT d’Annecy le vieux (Université de Savoie) recherche une personne ayant un profil littéraire (enseignant, journaliste, chargé de communication etc.) pour prendre en charge deux modules d’expression & communication entre les mois de février et mai 2013. Ces modules se font sous forme de TD de 2 heures.

Le module à destination de nos étudiants de première année représente un volume de 96h, à répartir sur 4 groupes d’étudiants. Idéalement 2 heures par groupe et par semaine sur 12 semaines. Il devra être évalué en contrôle continu.

Le module de deuxième année représente un volume de 48h, à répartir sur 4 groupes d’étudiants. Idéalement 2 heures par groupe, une semaine sur deux, pendant 12 semaines. Ce module sera à évaluer en contrôle continu et en partiel.

L’objectif est d’améliorer les compétences rédactionnelles et d’expression orale des étudiants.

NB : pour tout recrutement, il faudra pouvoir attester d’un employeur principal (min. 300 heures)

Si vous êtes intéressé(e) par l’un et/ou l’autre de ces modules, merci de contacter Maïté Dehoux-Lillis par téléphone (06 89 47 37 33) ou par mail (maite.dehoux-lillis@univ-savoie.fr)

Recrutement - VACATIONS COMMUNICATION D'ENTREPRISE

Six heures de cours par semaine pour le premier semestre 2012-2013 sont à pourvoir à l’IUT Gestion des administrations et des entreprises à l'Université de Paris 13/Nord. Cet enseignement en deuxième année d'IUT porte sur une initiation à la communication d'entreprise.

Les candidatures sont à adresser à :

Brigitte CHAPELAIN

MCF en SIC. Université Paris 13

Laboratoire LCP /CNRS

Rédacteur en chef des Cahiers de la S.F.S.I.C

Les personnes intéressées sont priées de contacter le REPLIC pour obtenir les coordonnées de Brigitte Chapelain.

jeudi 23 août 2012

AAC - Localisation et réinvention de la téléphonie mobile

Localisation et réinvention de la téléphonie mobile. Approches méthodologiques et théoriques

Ce colloque labélisé SFSIC et co-organisé par la Chaire Unesco (Canada), la Chaire Unesco (France), le CERCO (Bénin), le CEROCE (Togo), le MICA (France), l'UCAD (Sénégal), et l'Université de Cocody-Abidjan (Côte d’Ivoire) vise à penser les modalités d'intégration de la téléphonie mobile ainsi que ses conséquences sur le système social. Il aura lieu à Cotonou les 29 et 30 avril puis à Lomé les 2 et 3 mai 2013.

La téléphonie mobile est un dispositif qui se diffuse largement : on compte aujourd’hui plus de cinq milliards d’utilisateurs dans le monde. De par ses facilités d’utilisation, elle joue un rôle important dans l’accompagnement des processus d’épanouissement individuels et collectifs. Il est intéressant, dans le cadre de ce colloque, d’interroger sa contribution réelle au développement économique et social des populations, ses modes d’appropriation et les formes de socialisation qu’elle induit, les innovations qui la caractérisent ou qu’elle suscite. La téléphonie mobile suscite aussi une tension liée à l’introduction d’un nouvel objet moderne dans un espace social différent de celui de son invention. Cette tension est la traduction d’un paradoxe, celui d’un attachement extrême au local et à une ouverture culturelle, professionnelle, nationale voire internationale que l’on relie souvent à la mondialisation. La technologie n’étant pas neutre, il s’agit de penser les modalités de son intégration, les conséquences sur le système social.

Entre hybridation et réinvention, les pratiques communicationnelles liées aux technologies de l’information en général et de la téléphonie mobile en particulier, offrent des perspectives de recherche stimulantes. Pour les opérateurs de téléphonie, s’ouvre un réel champ où d’observation en expérimentation, se créent de nouvelles offres. Au-delà des chiffres inespérés, on voit se dessiner des pratiques inattendues : Happy Snapping , co-funding , m-commerce mobile learning, lesquelles pratiques ont servi de modèles pour la mise en place de nouveaux produits. On peut aussi évoquer les usages de la téléphonie mobile dans les pratiques religieuses - avec des « maraboutages » à distance-, dans la lutte contre les fraudes électorales et dans la mobilisation sociale notamment lors des manifestations à caractère politique. Le système « SMS je sais tout » mis en place dans l’éducation au Bénin permet d’informer les parents des absences scolaires et des résultats de leurs enfants, Manobi au Sénégal aide les pêcheurs à orienter leurs pratiques en fonction des besoins du marché. Les artisans miniers du Mali, utilisent le téléphone portable pour s’éclairer au fond de la mine, pour photographier les filons, mais aussi pour donner des alertes en cas d’éboulement. Dans les universités togolaises, le téléphone portable est devenu un outil indispensable dans l’information quotidienne des étudiants sur l’organisation des cours, la disponibilité des salles, les modifications d’emploi du temps…...

A la multiplicité des usages inédits, s’ajoutent de nouveaux métiers notamment celui de tenancier de cabine téléphonique ou celui de « téléphoneur ».

Toutefois si les fonctions sont diverses, la spécificité de l’outil et la complexité du terrain imposent de nous arrêter sur les pratiques méthodologiques les plus appropriées.

Nous vous encourageons à proposer des communications autour de l’une ou l’autre des questions suivantes :

La téléphonie mobile en Afrique nécessite-t-elle des approches particulières ?

Les nouvelles méthodologies développées en ligne, comme les groupes focus électroniques s’appliqueraient-elles au contexte africain ?

Comment les fondamentaux des disciplines des sciences sociales contribuent-elles à éclairer les phénomènes observés ?

Comment les pratiques de cartographie propres à la géographie, les principes économiques et managériaux, les approches cognitivistes, sociologiques, historiques permettent-ils d’appréhender ce qui apparaît comme une révolution technologique ?

Comment les professionnels de la téléphonie (opérateurs, petits revendeurs, fabricants de matériels) appréhendent-ils les espaces particuliers (Afrique, Asie, Amérique latine etc.) ?

Quels sont les usages spécifiques de la téléphonie mobile ?

En quoi les usages de la téléphonie mobile diffèrent-ils en fonction des diverses régions du monde ?

Enfin, de quelles manières peut-on penser le développement social et humain en lien avec la téléphonie mobile en Afrique ?

Modalités de soumission

Réception des propositions de communication (4000 caractères, espace non compris, plan et bibliographie non compris + nom et adresses électronique et postale) à l’adresse suivante colloquemobile@yahoo.fr jusqu'au 20 septembre 2012.

Consignes scientifiques : Mettre l’accent sur les aspects théoriques, le corpus, la méthodologie, l’état des lieux…

Notification d’acceptation : 15 octobre 2012

Remise des textes complets (30 000 signes espaces compris) : 15 janvier 2012

Modalités de sélection

Évaluation des propositions en double aveugle

Les textes complets seront également soumis à évaluation

Publication

L’ensemble des articles acceptés par le comité de sélection seront publiés dans les actes du colloque, si évaluation positive du texte définitif.

Les meilleurs articles feront l’objet d’une publication dans une revue scientifique.

Frais d’inscription

75 euros pour les enseignants-chercheurs et de 50 euros pour les doctorants.

20000 Fcfa pour les enseignants-chercheurs africains

100 000 FCFA pour les professionnels des TIC (régulateurs, opérateurs, agents du ministère…), les membres des associations professionnelles…

Comité scientifique

Agbobli Christian (Chaire UNESCO Canada),

Akam Noble (Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3),

Amsidder Abderrahmane (Université d'Agadir, Maroc),

Anaté Koumealo (Université de Lomé),

Assima-Kpatcha Essoham (Université de Lomé),

Assogba Marc kokou (Université d’Abomey Calavi),

Bart Annie (Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3),

Bernard Françoise (Université d’Aix Marseille),

Bogui Jean-Jacques (Université de Cocody-Abidjan),

Cabedoche Bertrand (Chaire UNESCO, France),

Chéneau-Loquay Annie (CNRS, France),

Capo Chichi Alain (Cerco, Bénin),

Damome Etienne (Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3),

Fusaro Magda (Chaire UNESCO, Canada),

Gbikpi-Bénissan François (Université de Lomé),

Gnanvo Cyprien (Université d’Abomey Calavi),

Kakpo Mahougnon (Université d’Abomey Calavi),

Kamga Osée, (Université de Sudbury, Canada),

Kane Oumar (Université du Québec à Montréal),

Kiyindou Alain (Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3),

Kra Kouassi Raymond (Université de Cocody-Abidjan),

Lishou Claude (Ecole Supérieure Polytechnique de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar),

Lanha Magloire (Université d’Abomey Calavi),

Lemoenne Christian (Université Rennes 2),

Mustafa Widad (Université de Lille 3),

Ndiaga Loum (Université du Québec en Outaouais),

Peugeot Valérie (Vecam-Orange Lab),

Raichvarg Daniel (Université de Bourgogne),

Rasse Paul (Université de Nice Sofia Antipolis).

Comité d’organisation

Adotevi Mawusse Akue (Université de Lomé),

Anaté Kouméalo (Université de Lomé),

Batchana Essohanam (Université de Lomé),

Capo Chichi Alain (Cerco Bénin),

Capo Chichi Gilbert (Cerco Bénin),

Damenou Ermine (Cerco Bénin),

Kiyindou Alain (Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3),

Nutefé Koffi Tsigbe (Université de Lomé), Namoin Yao (Université de Lomé).

mercredi 22 août 2012

Parution: Anthropologie et société n°36

Médiamorphoses : la télévision, quel vecteur de changements ?

Sous la direction d’Isabelle Henrion-Dourcy

328 pages, 22 euros, 2012

Sommaire

Isabelle Henrion-Dourcy

Présentation

La télévision et le regard anthropologique

Sally Anne Steindorf

«Aujourd’hui, les villageois ne sont plus en retard sur leur temps. Aujourd’hui, on vend du Pepsi dans les villages». Répercussions des émissions de télévision axées sur la vie urbaine sur la collectivité rurale de l’Inde

Sigurjón Hafsteinsson

«Démasquez nos téléspectateurs/Nos téléspectateurs démasqués». La chaîne de télévision des peuples autochtones et la démocratie en profondeur

Thaïs Machado-Borges

Transformations télévisuelles. Réflexions au sujet de l’impact des telenovelas brésiliennes sur la vie quotidienne des téléspectateurs

Jean-François Werner

Télévision et changement social en Afrique de l’Ouest postcoloniale. Étude de cas : la réception des telenovelas au Sénégal

Shuyu Kong

Le changement à travers le mélodrame. Femmes, Kuqing xi et articulation des affects dans une télésérie chinoise

Isabelle Henrion-Dourcy

Une rupture dans l’air. La télévision satellite de Chine dans la communauté tibétaine en exil à Dharamsala (Inde)

Ratiba Hadj-Moussa

Sur un concept contesté: la sphère publique arabe est-elle soluble dans les médias?

Marwan Kraidy

Les médias en Arabie saoudite. Luttes politiques et controverses sociales, de Star Academy au Printemps arabe

Seok Kyeong Hong-Mercier

Découvrir les séries télé de l’Asie de l’Est en France. Le drama au cœur d’une contre-culture féminine à l’ère numérique

Philippe Messier

Pratiques médiatiques et préservation culturelle sélective dans la province de Lào Cai, Vietnam (note de recherche)

Gopesa Paquette

Former l’œil et l’âme. World Press Photo et les pratiques photojournalistiques contemporaines en Inde (note de recherche)

CONFÉRENCES/ENTREVUES

Mouloud Boukala

Les Fros : devenir québécois par le bois. Entretien avec Stéphanie Lanthier, cinéaste

HORS THÈME

Lionel Obadia

Le totémisme, «aujourd’hui»?

COMPTES RENDUS THÉMATIQUES

Boukala Mouloud, 2009, Le dispositif cinématographique, un processus pour [re]penser l’anthropologie. Paris, Téraèdre, 138 p., bibliogr., index (Benoit Vachon)

Esquénazi Jean-Pierre, 2010, Les séries télévisées. L’avenir du cinéma? Paris, Éditions Armand Colin, 220 p., bibliogr., index (Julie Payne-Gagnon)

Paré Jean, 2010, Conversations avec McLuhan, 1966-1973. Montréal, Les Éditions du Boréal, 138 p., bibliogr. (Mouloud Boukala)

Perreau Élodie, 2012, Le cycle des télénovelas au Brésil. Production et participation du public. Paris, L’Harmattan,

Coll. Champs visuels, 290 p., bibliogr. (Marie-Thérèse Atsena Abogo)

Strassler Karen, 2010, Refracted Visions. Popular Photography and National Modernity in Java. Durham, Londres, Duke University Press, 376 p., bibliogr., index (Philippe Messier)

NOTES CRITIQUES/ESSAIS BIBLIOGRAPHIQUES

Lévi-Strauss et le Japon, note critique sur l’ouvrage de: Lévi-Strauss Claude, 2011, L’autre face de la lune. Écrits sur le Japon. Paris, Le Seuil, 181 p. (François Laplantine)

AAC - «Cinéma, film et (science) politique»

Section thématique «Cinéma, film et (science) politique»

Congrès de l'AFSP 2013

Date limite d’envoi des propositions : 15 octobre 2012

En proposant de s’intéresser aux rapports entre politique et cinéma, cette section thématique vise à aborder un champ de recherche original encore peu défriché en science politique tout en se situant dans le prolongement des publications de dossiers d’ores et déjà consacrés à cette question notamment dans les revues Politix en 2003 et Raisons politiques en 2010 et de l’utilisation par de nombreux politistes de films pour leurs recherches ou leurs enseignements.

Le film comme outil d’observation du politique

Le premier axe de recherche, essentiellement méthodologique, appréhende le film comme un instrument d’observation dont la capacité de reproduction et d’extension supérieure à celle du magnétophone permet de renouveler les techniques disponibles de recueil de données. En effet, du fait de sa « mécanique impassible », qui permet une reproduction objective et impersonnelle - « dont l’homme est exclu » écrivait André Bazin -, l’enregistrement d’images et de sons peut par la neutralité qui le caractérise contribuer, d’une part, à la cumulativité des résultats de l’observation et, d’autre part, à prolonger l’apport de l’observation ethnographique du politique . Comme l’indique Madeleine Grawitz, au sujet de l’observation de défilés ou de meetings : « (…) le cinéma permet une observation globale à laquelle des individus isolés ne peuvent parvenir (…) un seul observateur ne peut tout voir (…) En revanche, ayant participé ou observé la réalité, il peut grâce au film compléter son information. » Plus encore, le document cinématographique n’est pas réductible à un simple contenant d’informations politiques puisqu’il affecte, par son réalisme même, la « nature » et la « portée » de cette information en permettant de reconstituer de manière plus fidèle le ton, la mimique, le geste et l’expression, autrement dit la vie elle-même . Il est donc plus que légitime que la science politique se saisisse directement de ces objets cinématographiques.

Le film comme analyseur du politique

Le deuxième axe, empirique, consiste à appréhender le film comme analyseur des attitudes et comportements politiques. Le film constitue un lieu d’observation privilégié des phénomènes sociopolitiques où « le sens émerge de rapports motivés entre des signes et des acteurs sociaux » . De ce fait, loin de n’exister qu’en « un cabinet noir » où ne régnerait que l’intention toute puissante et surplombante d’un auteur, le cinéma suppose au contraire une relation et une interaction ininterrompues avec des conditions de production, d’interprétation et de réception par les professionnels et par le public. Par exemple, dans le prolongement des recherches de Frédérique Matonti consacrées à la nouvelle critique cinématographique , les travaux d’Audrey Mariette au sujet de la mise en scène cinématographique des classes populaires s’appuient sur une perspective de ce type en privilégiant une analyse de « l’engagement par les œuvres ». Par ailleurs, dans cette optique, les films et surtout certains réalisateurs spécifiques peuvent être considérés comme de véritables auteurs d’une pensée politique, qui se déploie sous une forme filmique mais repose sur un système d’analyse très riche du politique . Ainsi, la célèbre « politique des auteurs » française n’a pas forcément produit des analystes du politique, mais plusieurs de ces auteurs ont proposé des films qui sont autant d’œuvres « politiques ».

Le film, le cinéma et les cinéastes comme sources d’explication du politique

Le troisième axe, plus théorique, consiste à appréhender le film comme source d’hypothèses explicatives du politique. Il s’inscrit notamment dans le sillage des travaux de Jacques Rancière pour lequel le cinéma constitue l’une « des formes de la visibilité qui structurent un monde commun. » Ici, la production d’un agencement d’images en mouvement s’apparente à la mise au jour des structures sous-jacentes des phénomènes politiques, par exemple du fait qu’elle permet de reconstituer le cadrage qui détermine la perception et la compréhension des phénomènes politiques. A titre d’illustration de cette approche, on peut évoquer le travail de Philippe Corcuff qui vise à reconstituer le rapport entre philosophie politique et cinéma à travers la mise en évidence du lien entre le perfectionnisme démocratique de Emerson et les comédies du remariage des années 1940 et plus généralement entre l’expérience de la liberté individuelle propre à la vie ordinaire et celle du cinéma.

Conditions de soumission

Les responsables de la ST souhaiteraient que soient proposées des communications s’inscrivant dans un de ces trois axes.

Seront particulièrement les bienvenues des présentations monographiques portant sur un réalisateur, un courant cinématographique, un film.

Par ailleurs, des présentations axées sur une comparaison seraient également très éclairantes pour penser les différentes modalités de l’appréhension du politique.

Les propositions doivent faire au maximum 5000 signes.

Date limite d’envoi des propositions : 15 octobre 2012

Envoi des propositions par mail aux responsables de la Section thématique : smadja_david@hotmail.com et laurent.godmer@univ-mlv.fr

Les réponses seront adressées aux candidats au plus tard le 15 novembre 2012.

Le congrès de l’AFSP aura lieu à Paris FNSP, les 9, 10 et 11 juillet 2013.

Responsables scientifiques

David Smadja Maître de conférences en science politique à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, smadja_david@hotmail.com

Laurent Godmer, Maître de conférences en science politique à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, laurent.godmer@univ-mlv.fr

Colloque "Pluralisme de l'Information : état des lieux et nouveaux enjeux"

Colloque du projet ANR Internet, pluralisme et redondance de l’information (Ipri), Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 – Cim (EA 1484), Grand amphithéâtre de l'Institut du monde anglophone

18 & 19 septembre 2012

Mardi 18 septembre 2012

9.00 – Accueil des participants

9.30 – Allocutions d’ouverture

Régulation et politiques publiques à l'international

10.00-10.45 – Dominique PAYETTE, Université Laval, Québec : « L’information au Québec : un intérêt public »

10.45-11.30 – Des FREEDMAN, Goldsmiths University of London, UK : « Regulating for plurality: lessons from the UK »

11.30-12.15 – Beata KLIMKIEWICZ, Jagiellonian University, Krakow, Poland : « Structural media pluralism in Central and Eastern Europe »

Pause déjeuner

Concentration des medias et travail des journalistes

13.45-14.30 – Andrea CZEPEK, Jade University, Wilhelmshaven, Germany : « Print Media concentration and pluralism in Germany »

14.30-15.15 – Ida WILLIG, Roskilde University, Denmark : « Public media support and media ownership »

15.15-16.00 – Jean-Marie CHARON, EHESS Paris, France : « Vers des rédactions en réseau »

Pause

Table ronde

16.15-18.30 – Rencontre et échanges avec les acteurs institutionnels. CSA, représentants des Ministères de la culture et de la communication, de l’économie numérique, des commissions parlementaires.

Cocktail Dinatoire dans le petit amphithéâtre

Mercredi 19 septembre 2012

9.30 – Accueil des participants

La notion de pluralisme et l'internet : aspects théoriques

10.00-11.00 – Denis MCQUAIL, ASCOR, University of Amsterdam, Netherlands: « Diversity: from concept to reality »

11.00-12.00 – Éric GEORGE, UQAM, Montréal, Québec : « Concentration des médias, réseaux numériques et pluralisme de l’information »

Pause déjeuner

Le pluralisme de l’information en ligne : contenus et pratiques

13.30-15.00 – Résultats de recherche du projet Ipri : l'offre d'information en ligne

Béatrice DAMIAN-GAILLARD, Université Rennes 1, Anne-lise TOUBOUL, Université Lyon 2 : « La diversité des informations sur le web »

Nikos SMYRNAIOS, Université Toulouse 3 : « Spécificités de l’information d’actualité sur Twitter »

Dominique FACKLER, INA, Emmanuel MARTY, Université Nice Sophia-Antipolis, Franck REBILLARD, Université Paris 3 : « Comparaison de l’agenda médiatique du web et de la télévision »

15.00-16.30 – Résultats du projet Médiapolis : les pratiques d'information politique

Thierry VEDEL, Sciences Po Paris : « Les pratiques d’information politique en ligne »

Rémy RIEFFEL (sous réserve), Jean-Baptiste COMBY, Université Paris 2 : « Les appropriations différenciées de l’information en ligne au sein des catégories sociales supérieures »

Josiane JOUËT, Coralie LE CAROFF, Université Paris 2 : « La participation sur les sites et pages Facebook des médias »

16.30-17.00 – Clôture du colloque

L'accès au colloque est ouvert aux chercheurs, étudiants, et professionnels. L’inscription doit être signalée par courriel, au plus tard le 14 septembre 2012, aux organisateurs : franck.rebillard[at]univ-paris3.fr et marleneloicq[at]gmail.com

Organisateurs

Franck REBILLARD, Professeur à l'Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, Laboratoire Cim (EA 1484), Responsable du programme ANR Internet, pluralisme et redondance de l'information.

Marlène LOICQ, Chercheure à l'Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 et à l’Université Laval, Québec, Post-doctorante au sein du programme ANR Internet, pluralisme et redondance de l'information.

AAC - Journée d'études Jeunes chercheurs

Regards critiques sur la participation politique en ligne

Dans le cadre du colloque international du réseau de recherche DEL/CERTOP/CNRS « Regards critiques sur la participation politique en ligne », la journée organisée par les jeunes chercheurs vise à appréhender les contours actuels de la "démocratie électronique" dont la définition même constitue depuis plus d’une quinzaine d’années un défi au regard de la multiplicité des discours et de la plasticité des expériences politiques et sociales qui s’en réclament. En parallèle, les évolutions techniques d’Internet et des termes employés pour les désigner - web 2.0, web social, web participatif, etc. - incitent à interroger la "démocratie électronique" quant à sa capacité épistémologique et théorique à cerner les pratiques des réseaux numériques reposant sur l’idée d’accroître la participation aux processus démocratiques.

Plus précisément, il s’agira interroger les discours et pratiques politiques d’Internet, ainsi que les concepts mobilisés pour leur analyse, à partir des trois axes de réflexion suivants.

Axe 1. Les débats idéologiques et théoriques de la participation politique en ligne

Dès les années 1980, les technologies des l’information et de la communication donnent lieu à pléthore de discours de la part d’une variété d’acteurs politiques, oscillant généralement entre bénéfices économiques et revitalisation démocratique espérés à travers divers types de réalisations ou expérimentations, lesquelles font l’objet de très nombreux travaux reposant sur diverses approches théoriques.

Au regard du développement actuel des réseaux numériques, de leur appropriation croissante par la population, et de leur reconnaissance institutionnelle à travers l’élaboration de politiques publiques spécifiques, cet axe interroge d’une part, les idéologies et les normes qui sous-tendent de telles initiatives et d’autre part, les débats et modèles théoriques construits dans la perspective de leur analyse.

Sous-axe 1. Idéologies et normes

Alors que le vote électronique a longtemps nourri la croyance de nombre d’acteurs sociaux dans sa capacité à juguler l’abstention caractéristique des régimes occidentaux, et fut quasi-systématiquement démentie par les travaux empiriques portant sur ces initiatives aussi rares que médiatisées, les pratiques actuelles des technologies numériques cherchant à modifier ou à contester les conditions actuelles d’exercice du pouvoir semblent exercer une fascination similaire déliée d’une interrogation quant à leurs soubassements idéologiques et normatifs.

A titre d’exemple, l’actuel engouement pour le mouvement de « l’ouverture des données publiques » (open data) qui se traduit – tout du moins en France – par des initiatives éparses portées par des collectivités territoriales et des collectifs interroge à nouveau frais les rapports entre opacité et transparence qui structurent le fonctionnement de l’Etat depuis ses origines. Dans les discours d’acteurs, comme dans les politiques publiques qui lui sont récemment consacrées dans différents pays, assiste-t-on à la réactivation techniciste de la croyance en la transparence comme solution de la désaffection civique – en sus de celle liée aux retombées économiques que cette « ouverture » serait susceptible de produire ?

Aussi, ce sous-axe vise à interroger, plus généralement, les idéologies, les conceptions de l’État, du politique, de la démocratie, de la citoyenneté et de la participation qui sous-tendent les initiatives – publiques ou privées, qu’elles soient ou non organisées formellement– visant à modifier ou à contester, à l’aide des technologies numériques, les conditions actuelles d’exercice du pouvoir.

Sous-axe 2. Les modèles théoriques et les nouveaux concepts

Au-delà des premières réflexions prospectivistes qui mettaient l’accent sur les « impacts » des technologies de l’information et de la communication sur la démocratie, de nombreux modèles et constructions théoriques ont cherché à rendre compte des modalités selon lesquelles diverses formes de participation politique pouvaient être appuyées par les pratiques numériques d’information et de discussion. L’éventail sans cesse accru – en particulier lié au développement des réseaux sociaux et des plateformes de production collective du contenu – des activités et des espaces où se manifestent de telles pratiques soulève un ensemble de questionnements et engage une réflexion sur l’éventuelle nécessité de forger de nouveaux concepts pour penser les phénomènes politiques qui pourraient y trouver leur source.

Ainsi, est-il toujours possible de penser la participation politique en ligne avec les concepts utilisés pour la participation politique "traditionnelle" et dans des disciplines telles que, par exemple, la science politique ou bien la sociologie des médias, peu enclines à s’approprier la question du politique et du web ou la sociologie des mobilisations rétive aux travaux relatifs au numérique ? Dans quelle mesure les travaux relatifs, par exemple, à la culture numérique, peuvent-ils être effectivement mobilisés pour analyser les pratiques politiques observables en ligne ?

De manière plus générale, la "démocratie électronique" est-elle une déclinaison de la "démocratie participative" ? Il serait dès lors judicieux de s’interroger sur la possibilité et l’intérêt scientifique de transposer la dichotomie entre la "démocratie participative" instaurée par le haut, qui englobe l’accès élargi à l’information et la participation à l’élaboration des normes à l’initiative des institutions publiques, et la "contre-démocratie", caractérisée par le contrôle permanent des représentants de la part des représentés. Cette vision duale de la participation renvoie à des conceptions parfois divergentes quant aux technologies numériques, et plus particulièrement d’Internet, non réductible à un instrument de la démocratie représentative. Précisément, quelles références mobiliser, quelles catégories d’analyse employer pour penser la dimension technique des phénomènes politiques dont certains ne semblent pouvoir advenir qu’à travers l’existence même des réseaux numériques ?

Axe 2. De nouveaux formats de la parole politique, de nouveaux lieux de politisation ?

Cet axe s’intéresse à la « parole politique » en ligne, dans la diversité de ses modes d’expression, et au sein de multiples espaces numériques (sites, blogs, réseaux sociaux, etc.) qu’ils soient ou non gérés par les pouvoirs institués. D’une part, acteurs politiques et institutions développent, en ligne, des pratiques inédites qui amènent à reconsidérer les logiques de diffusion de la teneur et des résultats de l’action publique. L’enjeu ici est de saisir en quoi ces pratiques contribuent à reconfigurer les prises de parole, les échanges entre acteurs politiques et citoyens et entre citoyens - et partant les asymétries de pouvoir et de savoir existantes - et dès lors les ressorts et les registres de la communication politique et publique contemporaine. D’autre part, les espaces numériques de sociabilité se trouvent investis par la politique, que ce soit à l’initiative des acteurs politiques eux-même, ou des individus qui produisent, échangent une variété de contenus. Il s’agit ici d’interroger la contribution de tels espaces à l’information des citoyens, leur politisation, voire à la constitution de "publics" en ligne. De manière plus générale, dans quelle mesure ces évolutions dans la communication publique et politique ont-elles un effet sur la participation politique ?

Sous-axe 1. Les nouvelles formes du discours politique

Les canaux de publicisation de la parole publique évoluent. A côté des formes maintenant plus traditionnelles de présence en ligne tels que les sites Internet, responsables politiques et institutions sont confrontés à de nouveaux défis communicationnels. Ils doivent par exemple gérer la nécessité toujours plus forte d’adapter leur stratégie de communication aux contraintes de l’environnement en ligne mais aussi savoir mobiliser les ressources qu’il offre. La demande de réactivité pour être « visible », de mise en scène de leur action, de leurs projets ou de leur personne pour être présents dans les conversations ordinaires et disséminer leurs idées oblige les acteurs à certains ajustements stratégiques qu’il convient d’analyser. Parallèlement, la publication de données brutes liées à l’activité gouvernementale et l’émergence de collectifs capables de les prendre en charge contribue à faire évoluer les modalités de l’entrée dans la sphère publique des résultats des politiques publiques à tous les échelons de gouvernement. Comment le message des acteurs politiques et des institutions se déploie-t-il dans les différents espaces numériques ? Comment l’intégration de dispositifs, sans cesse mouvants et plus ou moins sophistiqués (Facebook, Twitter, Tumblr, Flickr, Pinterest, Youtube, Dailymotion, Spotify, Foursquare, etc.) dans leurs répertoires d’action en affecte-t-elle la teneur et les publics auxquels ils s’adressent ? Comment rendre accessible à l’interprétation – et donc à la critique – la masse sans cesse croissante de données et d’information qui circulent en ligne (visualisation, cartographie, infographie) ? Le web est-il devenu une source cruciale d’information pour les citoyens (et si oui, lesquels) ? Assiste-t-on à une recomposition des pratiques de participation et d’information en matière politique ?

Sous-axe 2. La politique ailleurs

Le concept de "espace public" tel que élaboré par J. Habermas a donné lieu à d’intenses débats, critiques et reformulations soulignant la multiplicité, voire la fragmentation des espaces dans lesquels se sont au cours du temps manifestées des formes d’expression publiques irréductibles à la seule approche procédurale. D’autres travaux invitent également à considérer la pluralité des arènes dans lesquelles émergent et se construisent les problèmes publics.

Au regard du développement des réseaux numériques, il apparaît impératif de considérer des formes d’expression autres que le discours rationnel-critique, et de prendre acte de la possible émergence de "contre-discours" voire de "contre-publics". L’essor des technologies du "web 2.0" et la multiplication des espaces de conversation interpersonnelle qui l’accompagne permet en effet de favoriser la production et la circulation de contenus par les internautes eux-mêmes. Cette nouvelle écologie de la parole se manifeste dans une multiplicité de dispositifs statiques ou dynamiques accueillant un mélange de conversation privée et de discours publics, combinant les ressources multimédia du web, agrégeant des contenus textuels, sonores et vidéo. Comment précisément redéfinir les frontières du politique alors que celles entre espace public et espace privé, qui ne sont jamais toutefois fixées définitivement, sont incessamment travaillées par le développement de tels dispositifs ? Faut-il y voir une opportunité pour que puissent émerger des formes de politisation des individus ? Quelles en seraient les conditions ? Par exemple, l’humour, le cynisme et l’ironie sur le plan discursif mais aussi des modalités visuelles, plus créatives, d’expressions individuelle ou collective constituent-ils des voies d’accès à un univers politique ? Peut-on y voir un signe d’empowerment des citoyens ? Dans quelle mesure la fréquentation d’espaces de sociabilité numérique conduit-elle les individus à s’exposer au/s’intéresser à la politique ?

Axe 3. De nouveaux acteurs, de nouvelles reconfigurations du pouvoir politique ?

Cet axe interroge la place des réseaux numériques à la fois au sein des organisations existantes dans la sphère publique et dans le cadre de la constitution de nouveaux types de mouvements. En effet, des citoyens, des collectifs plus ou moins formalisés, voire de nouveaux types de partis aux ancrages territoriaux incertains tirent profit des opportunités numériques d’expression pour promouvoir leurs idées et opérer la critique des organisations institutionnelles et partisanes dans lesquelles s’est jusqu’alors incarné l’engagement politique.

Sous-axe 1. Nouveaux acteurs, nouveaux intermédiaires, nouvelles coopérations ?

L’intégration du numérique par les institutions politico-administratives ou les organisations partisanes dans leur répertoire d’action et de communication en vue de susciter l’adhésion des publics ou de mobiliser les électeurs interroge à nouveau frais la place de l’expertise, la répartition des rôles et des tâches au sein de ces organisations et les processus de professionnalisation auxquelles elles peuvent donner lieu. En effet, la mise à profit ou le développement d’applications ou de services particulièrement issus du web 2.0 exige parfois d’une part de repenser la circulation de l’information au sein de l’organisation considérée, et d’autre part de recourir à des agents extérieurs, issus du monde marchand, du champ associatif, ou à des citoyens, donnant lieu à de nouvelles formes de collaborations. Considérant, à titre d’exemple, le cas des partis politiques, assiste-t-on à leur transformation en « firmes » régies par des concepts marketing, ou en organisations citoyennes revitalisées par une participation active en ligne, voire en "cyber-partis" ? Symétriquement, les contours du militantisme semblent connaître des fluctuations : peut-on parler d’une dissolution des frontières entre sympathisants et militants ?

De manière plus générale, dans quelle mesure les hiérarchies et les rôles au sein des organisations administratives, politiques, partisanes traditionnelles sont-elles susceptibles d’être reconfigurées par l’entrée de ces nouveaux acteurs sollicités en raison de leur savoir et savoir-faire ?

Parallèlement, se développent de nouvelles formes de journalismes s’appuyant sur le "data telling" et le renouvellement du "fact checking", et d’autres formes de coopérations entre « anciens » et nouveaux acteurs dans la production, la diffusion, la circulation et la critique de l’information politique voient également le jour.

Par ailleurs, en sus d’une réactivité (poster un commentaire ou un tweet) à l’égard des contenus produits par les médias traditionnels, de leur propre contribution (alimenter son propre blog), les citoyens connectés peuvent désormais se conduire en "curateurs" au travers une multiplicité d’outils de veille numérique (storify, scoop.it, paper.li, etc.) si bien que les frontières se brouillent entre journalistes et citoyens, experts et profanes. Quels sont leurs profils sociodémographiques et leurs trajectoires ? S’agit-il de nouveaux auxiliaires du politique ? D’une nouvelle forme de critiques ? Comment de telles pratiques conduisent-elles à remettre en cause les rôles des gate-keepers traditionnels de l’espace politique et médiatique ?

Sous-axe 2. Le numérique, les urnes et la rue

L’usage d’Internet par des collectifs ou des mouvements plus ou moins structurés, en vue de rendre visible leurs actions et interpeller les pouvoirs publics n’est pas un phénomène nouveau comme a pu l’illustrer par exemple le mouvement altermondialiste au début des années 2000. Néanmoins, et sans préjuger des effets « réels » de l’utilisation des réseaux sociaux dans les aboutissements des mouvements de révolte égyptiens, tunisiens, libyens ou syriens, se trouvent interrogées les possibilités de changements effectifs de décision voire de régime politique à travers des contestations pour partie organisées dans un myriade d’espaces numériques.

A travers la richesse des genres et de formats utilisés (photos, vidéos, diaporamas), la notion de campagne « transmedia » pourra faire l’objet d’analyses à l’aide d’études de cas ou de réflexions théoriques. Ce nouveau type de campagne n’est pas une déclinaison multi-support de campagne traditionnelle (cross-media) : le message est initialement généré autour de différents supports et formats (mobile, site Internet, réseaux sociaux, vidéo, photos, détournements). La tendance transmedia est-elle une évolution structurelle des modèles de campagne ? Cette définition s’applique-t-elle à d’autres mouvements de révolte, comme celui dit des "Indignés" également très médiatisé en 2011 ? "Occupy Wall Street" n’est-il pas conçu dans cette perspective « globale » ? Le « happening » est annoncé en amont dans les médias comme sur les réseaux sociaux, advient en direct – devant les caméras et les micros mais aussi en live-stream, live-tweet, géolocalisation sur Foursquare ou Facebook – puis restitué et commenté sur tous les supports.

Parmi les formes d’organisations "non-traditionnelles" que ce sous-axe invite à étudier, on pense aussi aux netroots américains, réseaux d’activisme en ligne à visée transnationale (Avaaz, Change.org, All Out, Move On par exemple) : ces structures légères, peu médiatisées, dont les activités se concentrent dans l’espace numérique, comptent pourtant des millions de membres, s’inscrivent dans la tradition du community organizing à l’américaine et peuvent aboutir à des changements effectifs de politiques publiques. Malgré leur médiatisation, ces exemples récents ont été relativement peu traités dans la littérature scientifique, y compris aux Etats-Unis. En quoi ces structures nouvelles collaborent-elles ou concurrencent-elles les organisations traditionnelles ?

Modalités de réponse à l’appel à communications

Cet appel à communications s’adresse aux jeunes chercheurs : doctorants et docteurs ayant soutenu leur thèse depuis moins de 5 ans.

Les propositions de communication sont comprises entre 10 et 15 000 signes, accompagnées d’un résumé, en français et en anglais, de 1500 signes et adressées à stephanie.wojcik@u-pec.fr

Elles peuvent être rédigées en anglais ou en français.

La date limite de réception des propositions est le 17 septembre 2012.

Les auteurs seront notifiés des résultats de la sélection des propositions le 22 octobre 2012.

Les auteurs des propositions sélectionnées seront invités à faire parvenir leur texte final pour le 5 avril 2013.

Le texte final, compris entre 40 et 45 000 signes, accompagné d’un résumé de 2000 signes maximum, peut être rédigé en français ou en anglais.

Les textes présentés lors du colloque feront l’objet d’une publication.

Calendrier

Date limite de proposition : 17 septembre 2012

Notification aux auteurs : 22 octobre 2012

Version finale du texte de la communication : 5 avril 2013

Journée Jeunes Chercheurs : 19 juin 2013

AAA - Revue Semen n°36

Les nouveaux discours publicitaires

Dans les années 1980-2000 considérées comme l’une des périodes florissantes de la publicité, le discours publicitaire a donné lieu à de nombreux travaux, qu’ils adoptent une perspective sociologique (Cathelat, 1987), sémiologique (Floch, 1990), sémantique (Grunig, 1990), psychologique (Jouve, 1991) ou rhétorico-pragmatique (Adam & Bonhomme, 1997). Or avec l’épuisement des modèles publicitaires traditionnels (accéléré par certaines campagnes radicales, comme celles de Benetton) et en dépit de la diminution d’ensemble des budgets affectés au marketing, la publicité s’est profondément renouvelée au tournant du XXIe siècle.

Ce renouvellement tient d’abord à la diversification des supports publicitaires, avec le développement des médias électroniques (voir Hussherr, 1999). D’un côté, on assiste à l’explosion de la publicité sur Internet qui recourt à des formats spécifiques (bannières, pop-up…) et à de nouveaux vecteurs médiatiques (e-mailing, blogs comme ceux de La Redoute ou de LVMH), tout en fragmentant la communication publicitaire et en la rendant plus participative. D’un autre côté, la publicité par SMS – dite « marketing mobile » joue un rôle croissant, avec les ciblages individualisés qu’elle permet (cf. la campagne de contraception du Ministère de la Santé en 2008).

Par ailleurs, comme le notent Klein (2001) ou Lewi (2009), les stratégies publicitaires privilégient progressivement la promotion des marques au détriment de celle des produits. Une telle forme de médiatisation se traduit par la construction d’univers imaginaires autour de marques-cultes porteuses de valeurs spectaculaires (voir les campagnes Nike, Levi’s ou Kookaï). Axées sur la performance, la liberté ou la spontanéité, ces valeurs créent une communion étroite des consommateurs avec les marques ainsi idéalisées.

Parallèlement, les publicités récentes tendent à brouiller leurs messages commerciaux, en les parasitant par des messages a priori étrangers à la pratique du marketing. En particulier, certaines campagnes épousent la cause écologique (Leroy-Merlin, Renault…). D’autres suivent une démarche politique, à l’instar de la publicité « citoyenne » de Leclerc. Ou s’inscrivant dans une mouvance dite « aspirationnelle » (Declerck, 2007), diverses campagnes militent en faveur de groupes sociaux, à l’exemple de celles de Dove à l’adresse des femmes âgées ou jugées disgracieuses. De tels brouillages contribuent à une « dépublicitarisation » des annonces (Berthelot-Guiet & de Montety, 2009) et à leur flou interprétatif.

Plus généralement, le langage publicitaire lui-même subit d’importantes mutations depuis quelques années. D’une part, sous l’influence du « post-modernisme » (Riou, 1999), il évolue vers le second degré et l’autodérision (voir les campagnes Go Voyages), tout en radicalisant les détournements des formations discursives les plus variées, qu’elles soient artistiques ou religieuses (Lugrin & Molla, 2008). En jouant avec la culture du public, ces pratiques métadiscursives instaurent une forte connivence dans la communication publicitaire. D’autre part, rompant – dans la foulée des campagnes Benetton – avec la teneur consensuelle de la publicité classique, le langage publicitaire n’hésite plus à choquer. En témoignent les slogans provocateurs exploités par les sous-genres publicitaires que sont le « shockvertising » (Cf. Candia : « Quand je vois Babette, je sors le fouet ») ou le « glam trash » (Versace). Dans un tout autre registre, les campagnes institutionnelles pour les grandes causes, comme celles contre le tabagisme ou contre les violences conjugales, durcissent de plus en plus leur expression.

Basées globalement sur des stratégies de rupture – la « disruption » de Dru (2007) – ces évolutions dans la publicité récente ont été analysées selon des approches éthiques (Teyssier, 2004), socioculturelles (Lavanant, 2007), sémiologiques (Lebtahi & Minot, 2009) ou mercatiques (Mucchielli, 2010). Mais leur dimension proprement discursive, avec ses implications linguistiques, rhétoriques et iconiques, a encore nourri peu d’études. Parmi celles-ci, on peut mentionner les analyses de Lugrin (2006) sur l’intertextualité des publicités de presse, celles de Liénard (2009) sur le langage des annonces par SMS ou celles de Bonhomme (2009) sur les avertissements anti-tabac. L’objectif de ce numéro de Semen est de pallier ces lacunes, en proposant un dossier consacré aux répercussions que les nouvelles tendances de la publicité vues précédemment ont sur les composantes verbo-iconiques des annonces : en quoi ces nouvelles tendances affectent-elles la rhétorique des messages publicitaires ? Quelles incidences ont-elles sur leur fonctionnement communicationnel ? Comment se concrétisent-elles dans la production des slogans, des textes ou des images ? En somme, l’accent sera mis sur les mutations récentes des configurations publicitaires, en relation avec leurs contextes socio-médiatiques.

À partir de ce cadrage, on encouragera les propositions d’articles consacrés en priorité aux questions suivantes :

- Les influences des médias électroniques sur le fonctionnement discursif des messages publicitaires.

L’étude portera sur l’une des formes de ce type de publicité : sites Web, blogs, e-mails, jeux publicitaires en ligne, marketing viral, SMS… Elle s’intéressera aux particularismes tant visuels que scripturaux de ces publicités électroniques (oralisation, figures morphologiques, idéogrammes…) et /ou à leurs procédures interactives/rétroactives qui font du public un « consommacteur » (de Barnier & Joannis, 2010). On pourra du reste se demander si, à travers ces procédures interactives, la publicité n’entre pas dans une sorte d’« altermodernisme », avec une reconstruction permanente du rapport à l’autre.

- La rhétorique des publicités de marque actuelles.

On s’attachera, selon les cas, à une campagne caractéristique ou à l’examen comparatif de plusieurs campagnes développées autour d’une marque, à travers les rapports textes/images. On étudiera, au choix, les procédés rhétoriques mettant en évidence l’idéologie et l’axiologie de la marque, sa spectacularisation ou sa dimension autoréférentielle. L’analyse pourra aussi se concentrer sur l’éthos manifesté par ces publicités de marque : quelles images donnent-elles de l’annonceur et du public ciblé ?

- La dilution et l’hybridation des discours publicitaires récents.

On examinera, exemples significatifs à l’appui intégrant la dimension verbo-visuelle, dans quelle mesure les pratiques de plus en plus fréquentes de l’intertextualité, du pastiche et de la parodie conduisent ou non à un éclatement du genre publicitaire lui-même. Ou encore, on considérera comment la récupération commerciale de messages non publicitaires (littéraires, philosophiques ou autres) engendre un double discours fondé sur l’ambivalence isotopique, la polyphonie et le mélange de points de vue. Plus largement, on réfléchira sur les nouvelles formes de l’énonciation publicitaire, avec le privilège accordé à l’humour, au recyclage ironique et au contre-emploi.

- Le durcissement discursif des campagnes institutionnelles.

L’étude portera sur l’évolution, depuis quelques années, des campagnes sanitaires (lutte contre le sida, l’obésité…) ou préventives (contre les accidents de la route…) dans le sens de la dramatisation et de l’hyperréalisme. On pourra cerner le fonctionnement argumentatif de ces campagnes, à travers leurs composantes langagières (slogans, textes…) et/ou iconiques, ainsi que leur rhétorique centrée sur le pathos.

Quel que soit le média retenu (Internet, publicités de presse écrite, affiches…), les corpus concerneront impérativement des publicités ou des campagnes publicitaires diffusées depuis 2000.

Pour les reproductions éventuelles de publicités, des demandes d’autorisation seront nécessaires et elles seront effectuées en collaboration avec les Presses universitaires de Franche-Comté.

Échéancier et modalités :

Propositions d’article, avec résumé (environ 2500 signes, espaces compris) : 15 septembre 2012.

Signification aux auteurs : 15 novembre 2012.

Remise des textes à l’éditeur pour évaluation interne et navette : janvier 2013.

Remise des textes à la revue pour expertise : mars 2013.

Publication prévue : octobre 2013.

Contact : marc.bonhomme@rom.unibe.ch

Comité éditorial et comité scientifique : http://semen.revues.org/2960

Parution: Implications Philosophiques

La revue en ligne Implications philosophiques publie son dossier de l'été:

"La philosophie des séries télé"

Sommaire par ordre chronologique de parution:

- De l’exclusion à l’hétéronomie : les frontières d’une communauté

- État de nature et contrat sexuel dans le monde post-apocalypse de The Walking Dead

- Awake ou la multiplication des réalités

- My name is Earl : Le Mythe pris à revers

- Mad Men contre Bewitched : l’Amérique des années 1960 et la crise des identités

- Identité personnelle et personnalités multiples : Doctor Who?

- « La philosophie des séries télévisées : un territoire à (ré)explorer » – INTRODUCTION