Sous la direction de Serge Théophile BALIMA et Michel MATHIEN
MEDIAS, SOCIETES ET RELATIONS INTERNATIONALES N°13
En abordant la problématique de l’expression de la diversité culturelle en Afrique, cet ouvrage participe de l’esprit de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (2005) de l’Unesco. Il vient après un premier état des lieux portant sur Les médias de la diversité culturelle dans les pays latins d’Europe. Ce livre a mis en évidence la diversité des situations des populations face aux histoires nationales et aux réalités de la reconnaissance de leurs spécificités (langues, traditions, religions etc.), ainsi que des mesures prises par les États, l’Union européenne et le Conseil de l’Europe.
En Afrique, la problématique est d’une autre ampleur en raison de la dimension du continent mais surtout de sa situation ethnolinguistique : plus d’un tiers des langues du monde y sont parlées. Confrontées aux langues officielles héritées des colonisateurs, elles ont aussi à faire face aux actions pratiquées par les gouvernements des 54 États actuels et, surtout, à l’évolution liant "occidentalisation" et "mondialisation". Les populations concernées, minoritaires ou non selon les situations dans chaque État, sont également dépendantes des activités des médias en rapport avec les industries culturelles et des choix politiques. Si, dans l’ensemble, leurs langues sont reconnues comme "langues nationales", elles ne disposent pas toutes des mêmes supports d’expression. La radio y fait exception. Média dominant faisant le lien avec le territoire et le communautaire, mais aussi avec le "global" via un relais en essor, l’Internet, son avenir est un enjeu. C’est dire que l’examen des relais médiatiques (qu’ils soient d’information générale, spécialisés ou appropriés à chaque communauté) n’est pas sans intérêt pour l’Afrique.
Avec le processus de libéralisation ayant entraîné la liberté d’opinion dans de nombreux États, en particulier francophones (Cameroun, Burkina Faso, Togo…) et à Madagascar, les médias de "contrôle social" ont un intérêt marqué pour la dimension culturelle et le développement. En ce sens, dans les 22 contributions de l’ouvrage, l’histoire et la géographie ont apporté des éclairages pertinents sur l’actualité des problèmes linguistiques et identitaires. Les "temps présents" renversent les idées établies avec l’émergence du tierssecteur ou de médias ayant de nouvelles pratiques dans le contexte de la numérisation. Mais, dans une perspective plus large, les affres du sous-développement assaillent toujours l’Afrique en proie à des conflits internes affectant encore la construction des États-Nations hérités de l’Europe. Autrement dit, avec ses richesses multiples, la diversité culturelle interpelle les responsables africains et les institutions supranationales face aux divers mythes de la modernité et aux promesses de la "société de l’information" et du "village global".
Organisé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, à Ouagadougou, le colloque à l’origine de l’ouvrage voulait une approche large du sujet (identités, langues et cultures) sur un continent affecté par des conflits politicoethniques compromettant la paix et le développement. Si les médias de grande diffusion s’adressent à des publics hétérogènes, ils sont aussi porteurs de contradictions endogènes aux relents identitaires.
Avec les contributions de Camille R. Abolou, Samim Akgönül, Kouméalo Anate, Eugénie Rokhaya Aw, Dimitri Régis Balima, Serge Théophile Balima, Moussa Willy Bantenga, François Bart et Annie Lenoble-Bart, Béatrice Damiba, Eric Ponthieu, Etienne L. Damome, Jean-Louis Fullsack, Firmin Gouba, Sansan Hien - Gaétan R. V. Zoma et Maïmouna Sankara/Kafando, Jean-Pierre Ilboudo, Yves Jeanclos, Michel Mathien, Alain Modoux, Abou Napon, Louis-Martin Ongueno Essono, Mahamoudou Ouedraogo, Cyriaque Paré, Marie-Jeanne Razamanana et Lovamalala Randriatavy, Francisco José Vumbi Ngimbi.
Prix indicatif : 95 Euros
Éditeur : Bruylant
2012
Pages : 396
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