ESSACHESS – Journal for Communication est une publication académique en libre accès inscrite dans les bases de données internationales ProQuest CSA, EBSCO Publishing et elle est actuellement en cours de référencement dans d’autres bases de données internationales. Son régime de publication de deux numéros par an.
Dossier: Evaluer la liberté de la presse : les médias sociaux ont-ils changé la donne ? (Volume 5, n° 1(9)/ 2012)
Appel à contributions pour le volume 5, n° 1(9)/ 2012
Coordination du dossier :
Dr. Lee B. BECKER et Dr. Tudor VLAD (James M. Cox Jr. Center for International Mass Communication Training and Research, University of Georgia, Etats-Unis de l’Amérique)
Le concept de liberté des médias a une longue histoire, à la fois dans les sciences politiques et dans la littérature relative à la communication de masse. Linz (1975), par exemple, recensa les libertés d’association, d’information et de communication comme des composantes essentielles de la démocratie. Gunther and Mughan (2000, p. 1), pour leur part, appelèrent les médias de masse le « tissu conjonctif de la démocratie ». Quant à O’Neil (1998), il écrivit que sans la liberté de communication que les médias de masse apportent, le fondement même de la règle démocratique est sapé.
Certains ont soutenu que les définitions relatives à la liberté des médias devraient inclure ou prendre en compte d’autres concepts, tels que le rôle des médias dans la construction d’une nation, le développement économique, le dépassement de l’illettrisme et de la pauvreté, ou encore l’apparition d’une conscience politique. Hachten (1987) et Hagen (1992) se sont concentrés sur la démocratisation des médias, et ont proposé de modifier l’action descendante et linéaire des médias contemporains à l’égard du public, afin d’accroître la participation des citoyens. Breunig (1994) considéra la liberté de la presse comme un type de la liberté de communication parmi d’autres, au même titre que la liberté d’expression, la liberté d’opinion et la liberté d’information.
Les médias de masse initient-ils le changement, ou l’accompagnent-ils ? Reflètent-ils ou façonnent-ils la société ? Doivent-ils être considérés comme des agents de transformation ou de statu quo ? Autant de questions qui traversent la problématique de la liberté des médias.
La liberté des médias est reconnue comme un droit humain fondamental dans l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cependant, le degré selon lequel les nations jouissent de la liberté d’expression à travers les médias varie de manière considérable. Il y a plus d’une centaine d’organisations à travers le monde qui évaluent la liberté de la presse aux niveaux nationaux et / ou régionaux. Trois d’entre eux (Freedom House, Reporters sans frontières et IREX) sont en train de produire des mesures quantitatives concernant la liberté des médias à l’échelle mondiale, en se fondant sur le travail effectué par des évaluateurs professionnels. Ces évaluateurs analysent les caractéristiques des systèmes médiatiques, en se demandant par exemple si les médias de tel pays sont capables de fonctionner sans être soumis à des pressions politiques ou économiques, et s’ils œuvrent réellement en étant au service des objectifs démocratiques de la société.
De récentes études ont montré que ces mesures systémiques concernant les caractéristiques des médias sont profondément cohérentes et fortement inter-corrélées, fournissant des données de base sur leur fiabilité (Becker, Vlad & Nusser, 2007 ; Becker & Vlad, 2009 ; Becker & Vlad, 2010). D’un point de vue historique, les évaluations relatives à la liberté des médias et au rôle que jouent les médias dans le processus de démocratisation ont focalisé leur attention sur les médias écrits et audiovisuels. Mais plus récemment, des chercheurs ont introduit Internet dans l’équation. Le Printemps arabe a ainsi suggéré que les médias sociaux pourraient avoir un rôle déterminant à jouer en informant et en mobilisant le public, en particulier dans les pays où la liberté de la presse se trouve limitée. Un récent rapport (CIMA, 2011) montre que les activités liées à la liberté d’expression se sont consolidées et élargies grâce à l’adjonction d’organisations dédiées à la liberté qui émergent sur Internet. Ce champ a été complexifié par le chevauchement de missions entre des groupes de liberté d’expression déjà établis et des groupes naissants orientés vers la problématique de la technologie et des droits de l'homme.
Ce numéro de la revue ESSACHESS - Journal for Communication Studies propose d’explorer de nouvelles tendances concernant l’évaluation de la liberté de la presse ainsi que l’appréciation du rôle de la presse au sein du processus de démocratisation, dans le contexte de changements que les nouveaux médias ont apporté dans le domaine de la communication de masse.
Pour ce numéro de la revue ESSACHESS nous attendons des contributions qui peuvent prendre la forme :
– d’études théoriques ou de textes apportant de nouvelles orientations pour le débat dans la littérature spécialisée ;
– de recherches empiriques et d’études de cas.
Dates importantes :
– 30 novembre 2011 : envoi de la proposition d’article sous forme d’un résumé d’environ 2500 - 3500 signes espaces compris ;
– 15 janvier 2012 : notification des résultats ;
– 15 avril 2012 : soumission intégrale de l’article ;
– 1 juin 2012 : acceptation définitive de l'article.
Les articles devront comprendre entre 20 000 et 25 000 signes espaces compris. Ils peuvent être soumis en français ou en anglais et doivent être accompagnés d`un résumé en français et en anglais (200-250 mots), de 5 mots clés, des noms, ainsi que des affiliations et adresses e-mail de tous les auteurs. Les articles et questions complémentaires doivent être adressés à :
lbbecker@uga.edu, tvlad@uga.edu et essachess@gmail.com
Les auteurs dont les articles auront été acceptés en seront avisés par e-mail. La revue sera publiée en juillet 2012.