vendredi 4 novembre 2011

Appel à articles revue Communication & Organisation

N° 41 – A paraître en juin 2012

La mutation du métier de communicant public

Dossier coordonné par Annick Monseigne et Geneviève Guilhaume

En 2009, le n° 35 de la revue s’intéressait aux processus d’action collective et aux nouvelles procédures de concertation, d’interaction avec le citoyen visant à renouer les liens entre la société civile et les élus dans un contexte de crise de légitimité du politique. Etaient plus précisément questionnés les bases théoriques de la communication des organisations publiques, mais également les enjeux communicationnels en termes de communication publique et/ou politique et l’étendue des pratiques qui en découlaient.

Trois ans plus tard, la nécessité de réinvestir le sujet de la communication publique se fait sentir. Nous proposons dans ce numéro une approche de la communication publique par les métiers et les secteurs professionnels. Elle se justifie par de nouveaux enjeux d’évolution technologique et de changement paradigmatique qui ont de forts impacts sur la profession. L’environnement professionnel a beaucoup évolué notamment avec l’utilisation généralisée des NTIC et l’avènement du web 2.0, mais aussi la prégnance des dispositifs participatifs ou des procédures de délibération qui font figure de nouvelles normes au sein de l’action publique.

Un contexte politique fort incite aussi à renouveler notre attention sur ce domaine : le développement d’un mouvement d’autonomisation des institutions découlant de la Révision Générale des Politiques Publiques, la campagne électorale des présidentielles de 2012, période souvent propice à l’observation de pratiques nouvelles mises en oeuvre par l’institution communicante.

L’intérêt d’un tel dossier a pour but d’analyser les changements qui se produisent dans les structures internes, les comportements et les pratiques et de pointer les transformations annoncées dans la sphère professionnelle de la communication publique en termes de savoir-faire, d’identité et d’éthique professionnelle. Dans le dialogue entre deux acteurs, le théoricien et le praticien, qui se questionnent sur les métiers, nous chercherons à saisir les contours d’une mutation en cours.

Ces transformations s’apprécieront au regard des missions d’un service public traditionnellement entendu en termes de politique de régulation, de protection et de prospective répondant à un intérêt général. Sans oublier les postures stratégiques de communication afférentes à ces missions qui se traduisent par une communication normative de l’information réglementaire et une communication de promotion institutionnelle et/ou politique classique.

La question de fond que posent ces mutations contemporaines est la suivante : Comment le communicant public, dont la fonction et les pratiques professionnelles n’ont cessé d’évoluer depuis les années 80, peut-il relever le nouveau défi incontournable de la conciliation :

· d’une communication du service public axée sur la justification des missions d’intérêt général auquel chaque citoyen est attaché,

· et d’une communication marketing activant des logiques marchandes et de promotion de services offerts à des clients ?

Le numéro de la revue Communication & Organisation, intitulé « la mutation du métier de communicant public », tente de faire le point sur la question. Il convie non seulement des chercheurs, mais tous ceux qui sont engagés dans la réflexion sur les métiers de la communication publique à proposer des articles qui s’attacheront à : critiquer les modèles théoriques ou en exposer de nouveaux, proposer des recherches de terrain et des témoignages professionnels de longue portée, des analyses de pratiques ou d’expériences professionnelles.

Nous attendons notamment des contributions sur la mutation des métiers de la communication publique face à de nouveaux enjeux :

Le numérique

A l’ère du web collaboratif (Bouquillion, Matthews, 2010) et des nouveaux usages qui produisent une hybridation des sphères privée et publique, la réflexion porte sur les pratiques professionnelles d’un communicant appelé à gérer une communication à la fois interpersonnelle, à forte valeur relationnelle, et multicanale.

On pourra s’interroger sur le développement du marketing numérique. Quels usages sont faits de cette technique de communication du secteur privé : ou comment être à l’écoute des comportements et surveiller les tendances d’une population toujours plus ciblée. Ce qui pose la question des missions du service public et de l’appréhension des publics : publics assujettis aux normes et valeurs (intérêt général et attendu comportemental) ou relations clients (réponse à la demande d’un public consommateur) ?

L’impératif délibératif

A l’ère de l’impératif délibératif (Blondiaux, Sintomer, 2002) ou de la valorisation constante du débat public, il s’agira de repenser les processus de l’influence, d’établir une vision critique du positionnement des praticiens. Les professionnels de la communication publique sont aujourd’hui pris entre l’héritage d’une logique de communication unilatérale, exclusive et non négociable avec l’émetteur, et la prise de conscience de la nécessité de nourrir cette communication verticale d’expériences de communication de type horizontale et de nature inclusive. Et ce, afin de répondre au paradigme délibératif comme « nouvel esprit » (au sens de Boltanski, Chiapello, 1999) de l’action publique et de la démocratie (Blondiaux, 2008) et de tenir compte des nouveaux types de publics résistants et critiques ayant repris le pouvoir face aux émetteurs. La réflexion pourra porter sur les mutations en termes de métiers et de compétences que ces nouvelles pratiques provoquent.

La transformation des modes de gestion interne

La communication interne est une préoccupation relativement récente, notamment dans les collectivités territoriales. Les changements concernant les personnels sont pourtant très nombreux dans les domaines budgétaire et des ressources humaines et ce, dans un contexte de réforme des collectivités (la loi du 16 décembre 2010). On pourra analyser, d’une part, l’évolution des objectifs mais aussi des dispositifs et outils proposés par les services de communication interne pour accompagner ces transformations ; d’autre part, la communication du changement (Giroux, 2011) visant l’appropriation d’une culture de la performance et de l’évaluation et la mobilisation des salariés, au service des usagers (citoyens, clients ?), dans le cadre du nouveau management public. Les conséquences sur les métiers des communicants seront ici également étudiées.

Les propositions de communication seront envoyées dans le même mail à

Annick Monseigne : annick.monseigne@free.fr

Geneviève Guilhaume : genevieve.guilhaume@u-bordeaux3.fr

Au plus tard le 15 décembre 2011

Calendrier

Date limite de remise des propositions selon les consignes de rédaction : 15 décembre 2011

Sélection des propositions : 30 janvier 2012

Remise de l’article intégral : 30 mars 2012

Evaluation par le comité de lecture : 30 avril 2012

Retour des articles définitifs : 15 mai 2012

Publication du numéro 41 de la Revue Communication & Organisation : 30 juin 2012

La revue Communication & Organisation est publiée par le MICA (Médiations, Information, Communication, Arts) – Axe Communication – Organisation – Société – Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3.


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