lundi 17 janvier 2011

Appel à articles revue Communication & Organisation

À paraître en juin 2011

Appel à communications :

N° 39 : Les applications de la sémiotique à la communication des organisations

Numéro coordonné par Andrea Catellani (UCL) et Martine Versel (Bordeaux 3)

L’objectif central de ce numéro vise à fournir des propositions quant à un état de lieu des apports et des contributions, existants et possibles, de la sémiotique-sémiologie au domaine des sciences de l'information et de la communication d'organisation.

Sémiotique-sémiologie et communication : état de lieux

Ce projet de numéro cherche à occuper une position à la frontière entre deux mondes théoriques et académiques. Peut-être, est-ce à cause de leur évolution assez parallèle, sur le plan théorique et académique, les deux groupements disciplinaires ont eu parfois la tendance à développer des formes d’ignorance réciproque, ou de réductionnisme mutuel. J.-J. Boutaud peut alors parler de « double malentendu »: « une communication rabattue sur des messages linguistiques par la sémiotique et, inversement, une sémiotique vue par la communication sous l'emprise du système » (2004, 97). Il semblerait toutefois que les postulats, les modèles d’analyses soient moins dissemblables que ce que l’histoire des deux disciplines aurait coutume de retenir. On peut indexer en partie la tension, la confrontation, la combinaison de ces deux domaines à partir d’une question pressante qui pourrait exprimer dans les termes suivants : que traduit la langue dans ses discours, ses pratiques symboliques, si ce n’est quelque chose de l’ordre de l’affrontement toujours difficile à la réalité ?

Il est vrai que les sémiotiques ont abandonné depuis quelques dizaines d'années une vision transmissive de la communication, pour développer une réflexion socio-sémiotique sur la co-construction des « objets de valeur » et sur les faire manipulatoire et interprétatif, ou des approches clairement sémio-pragmatiques. Ces avancées montrent l’utilité d’une confluence des deux champs, et plusieurs types de croisements (plus ou moins explicites) existent et produisent des fruits. On peut souligner aussi que les écueils réductionnistes dépendaient d’un défaut de lecture, sans avoir jamais pour autant éviter les questionnements, la confrontation et des relations actives entre les disciplines ou champs.

Communication d'organisation et sémiotique-sémiologie

Ces deux domaines complexes que sont précisément la sémiotique-sémiologie et la recherche en communication des organisations présentent à leur tour une certaine richesse de croisements, de figures d'échange et de rencontre, d’ailleurs plus ou moins internes au domaine de l'Infocom. On peut citer comme exemples, les analyses sémiologiques des textualités électroniques (les travaux de Legris-Desportes), ainsi que les recherches sur le discours environnemental qui utilisent et adaptent explicitement les catégories narratologiques (Jalenques, Nicole D'Almeida), ou bien les résultats de la sémiotique du texte (Catellani) ; mais encore l'approche sémio-contextuelle de l'école systémique constructiviste (Mucchielli). Les échanges et les figures intermédiaires (très variées) existent, et pourtant une réflexion systématique sur les apports de la sémiotique-sémiologie au domaine de la communication d'organisation demande à être amorcée.


Les questions

Les interrogations pourront porter alors sur les figures actuelles et possibles de cette relation (sémiotique et SIC) dans un domaine spécifique, celui de l'analyse des organisations comme phénomènes de communication (communication organisante) et comme acteurs de la communication (communication stratégique, politiques de communication, supports). Nous voudrions permettre l’exploration des différentes figures existantes et possibles (ou souhaitables) de cette relation.

· Comment les chercheurs issus des traditions sémiotiques abordent les phénomènes de prises de parole (verbales, visuelles, architecturales) des organisations et dans les organisations (discours externe, corporate ou publicitaire, interne, de crise, etc.) ?

· Comment cherchent-ils à prendre en compte la richesse des contextes (institutionnels, organisationnels, sociaux, politiques) qui entourent les textualités qu'ils analysent (tout en sachant que chaque contexte est à son tour un « texte » à analyser)? Comment font-ils évoluer leurs approches d’analyse à partir du contact avec les « corpus » de phénomènes textuels issus des organisations tout en maintenant l'exigence d'une prise en compte de la réception?

· De l'autre côté, comment les chercheurs en communication d'organisation contribuent-ils à la réflexion touchant la dimension signifiante des pratiques et de dynamiques de construction de sens et d’interaction communicationnelles? Quelles sont leurs positions et approches face aux « boîtes à outils » sémiotiques et sémiologiques, mais aussi face à ces disciplines sur le versant conceptuel, comme « formes de pensée », en s’éloignant de la dyade interne-externe qui, parfois, est l’indice d’un certain enjeu autour de pouvoirs académiques ? On pourrait également s’interroger sur l’existence de ces postures « hybrides », sur leur utilité au sein et à l’extérieur de l'institution universitaire : quelles sont les modes d’applications de la sémiotique-sémiologie dans le domaine professionnel de la consultance et de l'étude sur commande ?

Ce numéro a comme objectif premier de rassembler des réflexions théoriques méthodologiques et épistémologiques sur les apports de la sémiotique-sémiologie à l’analyse de la communication des organisations, en privilégiant deux axes : d’une part, un axe centré sur des discussions approfondies dans un contexte contemporain où les effets de la globalisation, l’importance du paradigme de l’utile, ainsi que la prégnance de la question du lien social ont une incidence sur les individus, les pratiques discursives et organisationnelles ; d’autre part, un axe privilégiant les résultats d'études de terrain et de cas car ce type de travaux mettent en œuvre les traits de ces figures complexes de rencontre et de métissage scientifique.

Une partie de ce numéro peut être dédiée à la dimension historique des relations entre les deux domaines disciplinaires (sciences du langage et sciences de l'Infocom d'organisation). De plus, c’est dans un contexte résolument ouvert et international que s’inscrit ce projet thématique, afin de rendre compte des observations et des études de ces différentes figures et phénomènes que constituent les contacts interdisciplinaires dans différents pays (d’Europe et des Amériques en particulier). Ce projet ouvre aussi la possibilité pour les jeunes chercheurs d’apporter leurs contributions.

Axes principaux

1. Approche épistémologique des champs et domaines constitués autour de la sémiotique et de la communication des organisations, en termes d’analyse critique de leurs conditions et de leurs propriétés ; dimension épistémologique afin de penser ces relations disciplinaires en ce début de XXIème siècle.

2. Présentations d'études de cas réfléchies (avec un approfondissement épistémologique) de rencontre entre orientations sémiotiques-sémiologiques et sciences de l'information et communication d'organisation, ou encore entre approches sémiotiques et sémiologiques et domaine de la communication d'organisation. Domaines possibles: communication interne, externe, communication stratégique, de crise, communication numérique des organisations, utilisation des multimédia, publicité; recherche-action en communication d'organisation; phénomènes de communication organisante, analyse des dynamiques et des systèmes organisationnels.

3. Réflexion historique sur la rencontre entre orientations sémiotiques-sémiologiques et sciences de l'information.

Informations pratiques

Les propositions au format Word (.doc) seront transmises par courrier électronique à :andrea.catellani@uclouvain.be et martine.versel@u-bordeaux3.fr


Calendrier

· Date limite de remise des propositions selon consignes de rédaction : 15 avril 2011.

· Sélection des propositions : 15 mai 2011

· Remise de l’article intégral : 16 juillet 2011

· Évaluation par le Comité de lecture : 1er septembre 2011

· Retour des articles définitifs : 15 septembre 2011


Consignes de rédaction des propositions

· 6 000 caractères, espaces compris.

· Bibliographie non comptabilisée dans le nombre de caractères.

· Titre de l’article : Times New Roman 14.

· Police du texte : Times New Roman 11.

· Sur une page de garde : titre de la proposition, prénom et nom de l’auteur, grade, université, laboratoire, adresse électronique, cinq mots clés.

· 25 000 caractères maximum, espaces compris, pour les articles définitifs.

La revue Communication & Organisation est publiée par le MICA, Equipe Communication – Organisation – Société (C.O.S.) – Université Michel de Montaigne Bordeaux 3. http://mica.u-bordeaux3.fr/

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