Aurélie Olivesi
Presses Universitaires du Mirail
Collection "Le Temps du Genre"
2012, , 313 pages, 28 euros
Présentation de l'éditeur
L’élection présidentielle de 2007 présente une situation inédite : pour la première fois, une femme, Ségolène Royal, se trouve candidate d’un parti de gouvernement en position d’éligibilité, face à un homme, Nicolas Sarkozy, dont la posture « virile » se trouve dès lors mise en relief. Mais, alors que le genre des candidats semble occuper une place essentielle dans la construction de leur image, cette caractéristique est largement éludée dans les analyses de la campagne officielle publiées dans la presse d’information, qui se veulent au contraire égalitaires et neutralisantes. Pourquoi les journalistes de la presse de référence n’évoquent-ils pas en leur nom propre le rôle joué par le genre des candidats ? Comment interpréter cette représentation fuyante ?
Cet ouvrage montre comment le discours journalistique repousse l’évocation du genre en politique à ses marges : il attribue une conception stéréotypée de l’identité féminine ou masculine des candidats à des locuteurs difficilement identifiables (« vraies gens », « opinion publique » indéfinie), tout en se présentant lui-même comme neutre. Ce désengagement énonciatif rend cette représentation figée du rôle joué par le genre en politique particulièrement difficile à circonscrire, et donc à contester ou à combattre.
Docteure en sciences de l’information et de la communication, Aurélie Olivesi est Attachée temporaire d’enseignement et de recherche à l’université Montpellier 3. Membre du LERASS (université Toulouse 3), elle travaille sur la représentation du genre et de la parole profane dans les médias.
Sommaire
Introduction : 2007, un « moment » du discours sur le genre en politique en France
Première partie : Ségolène Royal et les stéréotypes de genre
La mutation des rôles de fille et d’épouse
La « Madone » : le physique et la religion en politique
La réception des propos de Ségolène Royal sur elle-même
Deuxième partie : Une neutralisation des représentations genrées ?
Les séries de portraits : dichotomie de genre ou de poids politique ?
Le débat télévisé : vers une conquête des représentations masculines
Les éditoriaux : une neutralisation imparfaite du discours sur le genre
Le procès en incompétence : creuset du discours sur le genre
Troisième partie : Le genre aux marges du discours de presse
Comment définir les marges du discours de presse ?
Quelle image du genre chez les « vraies gens » ?
Conclusion
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