Laurie SCHMITT
LE BORD DE L’EAU / INA, Collection Penser les médias
230 pages, 18 euros, 2012
Images spectaculaires, ne datant pas d’hier, devenues
populaires, les photographies de ceux que l’on nomme « amateurs » trouvent au
XXIème siècle lors de conflits, d’attentats, de situations dramatiques (Irak,
Etats-Unis, Birmanie, Angleterre, Tunisie, etc.), une place dans nos
dispositifs médiatiques. Pourquoi les professionnels les utilisent-ils dans la
presse ? Pourquoi leur associent-ils ce terme ? Que vient-il dire de ces
productions singulières et qu’occulte-t-il ? L’auteur montre combien les
utilisations contemporaines de ces visuels – utilisations stratégiques,
éditoriales, commerciales – sont révélatrices de mutations plus profondes du
journalisme. Elle prend appui sur une analyse des contextes dans lesquels ces
photographies ont été produites et diffusées, de leurs usages au sein
d’articles, des discours qui les accompagnent, tant dans leurs manifestations
corporatives que dans les entreprises de presse ou chez les professionnels du
photojournalisme.
Cet ouvrage explique comment les journaux et les
journalistes se sont organisés pour tirer profit d’une disponibilité accrue
d’images créées par des observateurs autres qu’eux-mêmes. Il révèle que cette
situation inédite est saisie comme une occasion de maîtriser une offre
photographique qui semblait de prime abord leur échapper. Il interroge l’évolution
des représentations de l’actualité et particulièrement de la monstration de la
douleur. Il met en évidence que les conditions numériques de circulation des
images s’inscrivent dans un marché fortement soumis à des transformations. Il
questionne les mutations en cours au sein des industries culturelles, où nombre
de plateformes web se développent, jouant le rôle d’intermédiaire entre
amateurs et médias. Ce sont là, certains enjeux, tous éminemment sociaux,
abordés dans ce livre.
Laurie Schmitt est maître de conférences en Sciences de
l’information et de la communication et responsable du Master Audiovisuel et
Médias Numériques à l’Université Stendhal Grenoble 3. Elle est chercheure au
laboratoire de recherche GRESEC (Groupe de recherche sur les enjeux de la
communication).
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