Premier numéro du Missile, le journal des Têtes chercheuses
« Célébrité »
La revue bisannuelle MISSILE, le Journal des Têtes
Chercheuses (JTC), publie des articles en langue française répondant à une
thématique renouvelée à chaque numéro. La revue entend faire dialoguer
différentes lectures que peut proposer la recherche doctorale face à des sujets
d’actualités qui, souvent, sont ancrés dans notre quotidien. Les thèmes qu’il
propose à chaque numéro invitent à la pluridisciplinarité.
Elle développe son premier numéro sur le thème « célébrité
». Il concrétise l’un des nombreux projets de l’association lyonnaise les Têtes
Chercheuses et vise à fédérer les doctorants et leurs disciplines respectives
autour d’une thématique générale concernée par l’actualité. Le journal est composé d’une partie papier distribuée dans les
établissements du PRES de Lyon et d’une partie numérique accessible à l’adresse
suivante : http://teteschercheuses.hypotheses.org (onglet « JTC »)
La célébrité touche les individus comme les objets et les
évènements. Ce qui est célèbre est ce qui reste dans les mémoires du plus grand
nombre car, selon l’étymologie latine, celeber renvoie à un nombre élevé de
personnes. La célébrité est à la fois représentation et pratique sociales (au
sens où elle fait appel au collectif, aux médias, aux acteurs, aux amateurs).
Chaque domaine désigne ses célébrités sur des critères qui lui sont propres et
qui varient en fonction de l'époque, du contexte social, culturel, politique et
économique. Tout ce qui est célèbre n’est pas forcément « célébré » au sens de
« glorifié » : il existe des hommes, des objets ou des événements « tristement
célèbres », c’est-à-dire connus pour des choses négatives ou du moins perçues
comme négatives à une certaine époque.
La célébrité est protéiforme et se décline en différents
termes qui renvoient tous à cette même notion : la réputation, la gloire,
l’héroïsme, le vedettariat, la starification, la notoriété, la peopolisation,
etc. Tous ces états reflètent la valeur d’un homme au sein d’un groupe social.
Dans son dernier ouvrage, la sociologue Nathalie Heinich (2012) propose un
changement de paradigme pour désigner la célébrité et la visibilité,
interrogeant ainsi les modalités techniques de construction et de diffusion du
phénomène.
La gloire est une forme extrême de la célébrité et conduit
souvent à une héroïsation. Le héros (du héros homérique, en passant par Roland
à Roncevaux, jusqu'au Gaulois ou au soldat inconnu) devient alors porteur d’une
mémoire collective, comme dans le cas du « héros national ». La gloire donne
souvent lieu à des célébrations collectives ou privées ; il est donc
intéressant d’interroger la vectorisation de l'objet célébré. Pourquoi utiliser
l'image d'un héros? Dans quel but? Par quels processus? Quelles sont les
cérémonies autour de ce personnage? Les rituels de la célébrité sont à mettre
en question : à l’instar de Chris Rojek (2001), que dire du culte de la
célébrité ? Quelle est sa place dans la société de consommation ? Peut-on la
considérer comme un système de valeurs ?
Quand un individu, un objet ou un événement devient célèbre,
il ne s’appartient plus, il (ou du moins son image) appartient au public, à une
société ou une nation toute entière. Comment le public s’empare-t-il de cette
image, comment la déforme-t-il ? Que dire de la mythification ? Comment les
personnes qui connaissent la célébrité de leur vivant peuvent réagir face à
cela ? La célébrité est le fruit de deux dynamiques, mais est-ce le public ou
l’individu qui la construit ? Qu'en est-il des amateurs et des fans qui
participent et sont acteurs de la célébration ? Quelles actions mettent-ils en
œuvre pour exprimer et célébrer leurs goûts ? Que dire de l'utilisation des
réseaux sociaux comme les forums et sites internet ? Que dire du travail de la
star ?
Alors que la célébrité est constamment envisagée comme un
phénomène changeant, Su Holmes (2006) revient sur la pensée fondamentale de
Richard Dyer (1979) afin d’interroger les discours contemporains sur la célébrité.
En creux de ces discours se trouvent les enjeux relatifs à l’authenticité,
l’individualité, l’identité. Ces deux dernières notions sont essentielles : de
la pin up au visage sans identité à la star adulée au nom de sa
sur-personnalité comme James Dean, quelle place est faite à l’individu ? Dans
quelle mesure la célébrité interroge-t-elle les rapports de sexe? Questionner
les rapports de la célébrité à l’art sera également essentiel : que dit-elle de
la place du « beau » dans nos sociétés ? Comment dialoguent les dénominations
de « classique », de « chef d’œuvre » avec la célébrité ?
Cette notion de célébrité recouvre des domaines très variés
: cinéma, musique, littérature, histoire, peinture, sciences humaines,
sociales, etc. Les réflexions théoriques comme les études de cas seront les
bienvenues dans ce premier numéro.
Modalités de
soumission
Voici les conditions de publication qui rendent éligible
l’auteur :
Être inscrit en Doctorat ou être jeune docteur
Ne pas dépasser 14000 signes, espaces compris pour
publication dans la version papier
Les auteurs retenus pour ce numéro devront adhérer à
l’association les Têtes Chercheuses.
Frais de cotisation annuelle : 10 euros
Pour plus de détails concernant l’adhésion et l’association
: http://tetes-chercheuses.com/association.ph
Pour un détail exhaustif des modalités de soumission,
consulter la charte du journal à l’adresse suivante : http://teteschercheuses.hypotheses.org/missile-le-journal-des-tetes-chercheuses/charte-du-journal
Les normes éditoriales sont détaillées sur
http://teteschercheuses.hypotheses.org/missile-le-journal-des-tetes-chercheuses/notice-de-mise-en-forme-des-articles-2
Les auteurs enverront
leurs articles finalisés au format PDF à l’adresse électronique suivante : teteschercheuses.journal@gmail.com
avant le 30 novembre 2012.
Les auteurs recevront un courrier électronique de la part du
comité éditorial pour les informer des choix du comité scientifique avant le 30
décembre 2012.
Responsables du
numéro
Comité éditorial du journal
Benoît Kastler, Carole Mabboux-Sutton, Romain Perrin
Comité scientifique
du numéro
Aurore Fossard, Florent Bréchet,Germain Collombet, Laure
Ferrand
Source : Calenda
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