mercredi 31 octobre 2012

AAC « Culture de l'information et pratiques informationnelles durables »


Ve Colloque spécialisé en sciences de l'information (COSSI 2013)

Les membres des comités organisateur et scientifique de la 5e édition du Colloque Spécialisé en Sciences de l’Information (COSSI) ont le plaisir de lancer l’invitation à la communauté de recherche et de pratique en sciences de l’information et de la communication (SIC) à participer à cette édition spéciale s’inscrivant dans le cadre des activités du 50e anniversaire de fondation de l’Université de Moncton.

L’accélération des évolutions socio-économiques et technologiques des sociétés post-modernes a des conséquences sociétales dont les impacts multiples sont loin d’être compris dans toute leur ampleur (Turner et  al., 2009; Martel, 2011). De nombreux travaux de recherche se penchent sur la contribution des technologies de l’information au développement de l’économie du savoir dans le cadre de la société de l’information (Prensky, 2001; Tapscott, 2010).
D’autre part, un angle de grande actualité pour les recherches en sciences de l’information et de la communication est constitué  par la problématique de la culture de l’information devenue une compétence organisationnelle stratégique, en tant que concept et vision globale et systémique des attitudes et des pratiques informationnelles dépassant la portée de ce qu’est la notion courante de littératie et de ses déclinaisons (littératie de contenu et de contenant) (Savolainen, 2009; Gardies, Fabre, Couzinet, 2010).
Les chercheurs commencent ainsi à orienter davantage leur attention vers l’investigation de cette thématique, en raison de la compréhension de plus en plus aigüe des perspectives limitées que l’attention accordée aux objets techniques numériques a engendrées en égale mesure chez les preneurs de décision et chez les utilisateurs sur le plan de l’information comme contenu à gérer et sur le plan des objets techniques numériques comme outils à manipuler, et ceci dans une perspective de processus à implications stratégiques inscrites dans la durée (Carr, 2010; Lanier, 2011).
Le champ émergent de la recherche en matière de culture de l’information se caractérise actuellement par des explorations sur les contours et les significations du concept, pouvant se décliner comme littératie informationnelle, culture informationnelle, intelligence informationnelle ou translittératie, entre autres, avec des angles de vision qui peuvent différer selon les postures épistémologiques adoptées et qui positionnent l’humain par rapport à la réalité (Liu, 2005; Liquète, 2010; Thomas, 2011).
D’autre part, la question de la culture de l’information est considérée comme une compétence personnelle et professionnelle à caractère stratégique en raison des nouveaux rôles informationnels que l’individu adopte à l’ère de la société de l’information et de l’économie de la connaissance. Si de nombreuses études ont examiné la culture de l’information et son importance pour la performance de l’entreprise (Choo, 2008; Curry, 2011), l’on a étudié moins le statut stratégique de webacteur de l’individu, qui manie allègrement des objets numériques lui permettant de construire sa réalité, sans qu’il réalise toutefois la complexité et la multitude des  conséquences des actes informationnels qu’il pose, en égale mesure, dans son parcours personnel et organisationnel. La compréhension limitée de ces multiples implications constitue un enjeu dont les dimensions se révèlent considérablement préoccupantes pour les organisations (Deschamps, 2010; Wellman, 2011) – et en même temps stimulantes, si l’on réalise que l’information constitue, de toutes les ressources à la disposition de la société et de l’économie, la seule à être inépuisable et, devenant par cet attribut même, source de développement, à part ses fonctions classiques de transmission de savoir, mémorielles ou expérientielles (Ettighoffer, 2008; Szalay, 2010).
La méconnaissance des enjeux et des problématiques évoqués exerce un impact direct sur la culture organisationnelle en matière de stratégies d’information adoptées par les organisations et les institutions et conséquemment sur la gestion informationnelle, documentaire et communicationnelle en place. L’attention accordée aux investissements dédiés aux objets techniques numériques  informationnelle opère un déséquilibre quant à la vision globale de la relation entre l’information – la documentation – le savoir – la communication en tant qu’actifs immatériels de valeur, d’une part, et les procédures et les outils permettant de les appréhender, de les valoriser et surtout de les pérenniser (Wolton, 2000; 2009; Marcon, 2009), dans une perspective de durabilité.
Réorienter le regard vers ces actifs et leur poids conséquent pour l’avenir organisationnel et sociétal permettrait de contribuer à rééquilibrer la vision de ce que constitue réellement un développement socio-économique durable, basé sur l’accès à  l’information et le maniement des technologies subséquentes. Cette transformation correspondrait à un passage du paradigme instrumental – procédural - prescriptif courant dont les limites sont manifestes,  entre autres, sur le plan de la production informationnelle, de la masse documentaire ou du foisonnement normatif, à un nouveau paradigme, qui est celui de la vision écologique, systémique et durable, du processus informationnel dans son ensemble et sous toutes ses formes – documentaire, informationnelle, expérientielle, communicationnelle (Bell, 2011; Maurel, 2012).
Sur un plan organisationnel et personnel, ceci permettrait de faire émerger une nouvelle compétence - à caractère stratégique, caractérisée par un savoir-faire informationnel, documentaire et communicationnel apte à opérer une évolution de la compréhension et des pratiques informationnelles utilitaristes et mimétiques en cours, et qui serait plus appropriée par son caractère réfléchi et poïétique (Doucette, 2011; Floridi, 2011), au bon déroulement du processus informationnel et à l’atteinte des objectifs des stratégies informationnelles orientées vers le long terme, vers la création et l’innovation.
Ainsi, la compétence informationnelle durable pourrait-elle se retrouver à la confluence de la littératie informationnelle et de l’attitude d’éveil à l’environnement complexe par l’information et la connaissance, la vigilance et la collaboration en vue de l’action, confluence dépassant la translittératie et ouvrant la voie à la transculture de l’information (Nolin, 2010; Mallowan, 2012).
Créer le terrain propice pour l’émergence du processus informationnel, documentaire et communicationnel selon une approche durable, appelle une démarche de recherche structurée en plusieurs phases et conjuguant les efforts des communautés d’intérêt et de pratique (théoriciens et praticiens) œuvrant dans le domaine des processus informationnels, documentaires et communicationnels, dans tout type d’organisation (milieu institutionnel, corporatif, associatif). Dans ce contexte, les contributions attendues porteront sur le concept de culture de l’information et des pratiques informationnelles, documentaires et communicationnelles reliées, dans une perspective de durabilité.

Les propositions – réflexions épistémologiques, conceptuelles, théoriques ou pratiques, peuvent s’inscrire dans les axes suivants :
-          Culture de l’information et pratiques documentaires durables
-          Culture de l’information et pratiques informationnelles durables
-          Culture de l’information et pratiques communicationnelles durables
Les communications du Ve COSSI seront publiées dans un numéro spécial de la Revue de l’Université de Moncton, indexée dans Érudit, le Portail canadien de revues, de dépôt d'articles et d'ouvrages électroniques.

Modalités de soumission
Les propositions doivent être rédigées sous forme de résumés en français d’une longueur d’environ 7000 signes (espaces compris), police Times New Roman, taille 12 points, sous format Word.
Afin de préserver l’anonymat des propositions, la première page doit contenir : le titre de la proposition, les noms, les coordonnées de l’auteur ou des auteurs et leur affiliation institutionnelle, ainsi que l’axe dans lequel la proposition s’inscrit et cinq à sept mots-clés.
La deuxième page et les suivantes contiendront le titre, suivi du texte de la proposition et d’une courte bibliographie.
Le respect de ces consignes permettra au comité scientifique de procéder en toute impartialité à l’évaluation de la pertinence des propositions soumises.

Merci d’envoyer votre proposition à : observatoirePROVIS@umoncton.ca au plus tard le 21 janvier 2013.

Le colloque aura lieu les 19-20-21 juin 2013.

Comité scientifique
Lucie Bégin, École de Management de Normandie, France
Lynne Bowker, École des sciences de l’information, Université d’Ottawa
François Brouard, Université Carleton, Ottawa, Canada
Anne Cordier, Université de Rouen, France
Viviane Couzinet, Institut Universitaire de Technologie, Université Toulouse-III, France
Jacqueline Deschamps, Haute École de Gestion de Genève, Suisse
Viviane du Castel, Institut Supérieur Européen de Gestion, Paris, France
Raja Fenniche, Institut Supérieur de Documentation, Université de la Manouba, Tunisie
Marcel Lajeunesse, École de Bibliothéconomie et des Sciences de l’Information, Université de Montréal, Québec, Canada- Olivier Le Deuff, Université de Bordeaux III, France
Vincent Liquète, IUFM Aquitaine, Université de Bordeaux IV, France
Monica Mallowan, Université de Moncton, Campus de Shippagan, NouveauBrunswick, Canada
Christian Marcon, Institut de la Communication et des Technologies Numériques, IAE - Université de Poitiers, France
Sabine Mas, École de Bibliothéconomie et des Sciences de l’Information, Université de Montréal, Québec, Canada
Dominique Maurel, École de Bibliothéconomie et des Sciences de l’Information, Université de Montréal, Québec, Canada
Florence Ott, Université de Moncton, Campus de Shippagan, Nouveau-Brunswick, Canada
Fabrice Papy, Université Nancy 2, France
Shabnam Vaezi, Institut Universitaire de Technologie, Université de Tours, France

Source: Calenda

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