Journée d’étude
14 février 2013
Institut des Sciences
de la Communication du CNRS (ISCC)
20 rue Berbier-du-Mets, 75 013 Paris
Le projet SACRED est financé dans le cadre des Projets Exploratoires en Sciences de la
Communication du CNRS.
On assiste actuellement à la production et à la diffusion
d’un nombre toujours plus important de données dans l’espace scientifique,
professionnel et public. Celles-ci proviennent de diverses sources : des
administrations qui mettent en ligne leurs données de fonctionnement dans le
cadre de démarches Open Data, des entreprises qui ouvrent certaines de leurs
données non stratégiques, du monde scientifique qui pratique de plus en plus le
partage des banques de données d’étude, ou encore des internautes.
Les moyens de traitement traditionnels paraissent
insuffisants face à ces « grandes masses de données » (Big Data) qui demandent
un renouvellement de la réflexion sur les processus d’extraction, de stockage
(grilles, informatique en nuage...), de traitement, de partage, d'analyse et de
visualisation des données. Si le terme de data science provient de l’économie
numérique, les activités qu’il recouvre (extraction, traitement, analyse des
données) dépassent ce cadre, pour désormais prendre place dans d’autres
secteurs confrontés aux grands ensembles de données, tels la recherche
scientifique ou le journalisme des données.
Cette journée d’étude vise à interroger les enjeux
théoriques et pratiques des recherches portant sur la « libération des données
». Elle sera l’occasion d’une réflexion critique sur le saut quantitatif
qu’induisent les grandes masses de données pour la recherche, les tournants notamment
disciplinaires et épistémologiques qu’elles peuvent entrainer, la notion
d’auteur ou de producteur dans un tel contexte, les stratégies développées par
les acteurs publics ou privés, les formes de l’appropriation civile et
citoyenne des données, ou encore sur l’écosystème des flux de données qui se
met en place actuellement. La multiplication des initiatives locales qui visent
à développer des applications de services reposant sur l’utilisation des
données libérées, et les enjeux commerciaux qui y sont afférents seront aussi
au cœur de cette journée d’étude.
Les réflexions épistémologiques, travaux en cours et
position papiers sont les bienvenus et peuvent s’articuler autour de l’un des
axes suivants :
1- Les données numériques et la recherche en SHS:
histoire et épistémologie
Cet axe vise à historiciser la question du traitement et de
l’utilisation des grands corpus de données qui existent depuis de nombreuses
années et à analyser précisément la nature du saut qualitatif rendu possible
par les technologies actuelles. Est-ce que la présence massive de données
change la pratique des chercheurs-euses en SHS ? Quels sont les besoins, les
attentes, les difficultés et les solutions qui émergent ? Les nouvelles
méthodes de traitement des données numériques impliquent-elles des changements
épistémologiques ?
2- Les enjeux politiques de l’ouverture des
données, participation citoyenne et écosystèmes locaux.
Depuis quelques années, la démarche d’ouverture des données
(Open Data), qui vise à rendre disponibles et réutilisables des données
publiques afin de permettre leurs utilisations par de nouveaux acteurs, se
développe sous le fait des évolutions législatives et de la demande de certains
acteurs. Ce mouvement pose de nombreuses questions : doit-on y voir une
amélioration des services publics, un outil de développement territorial ?
Quelles sont les relations entre offre et demande, initiatives top/down et bottom/up
? Qui sont vraiment ceux qui se saisissent des données ? Ces réutilisations
sont-elles un facteur « d’encapacitation » citoyenne et de renouvellement du
fonctionnement de la démocratie comme le suggère la proximité entre les
concepts « d’open data » et de « gouvernement ouvert »? La libération des
données peut-elle être mobilisée par les acteurs traditionnels de la démocratie
participative ? L’ouverture des données publiques s’articule-t-elle avec
d’autres pratiques de démocratie électronique déjà mises en œuvre dans les
territoires ?
3- Nouvelles
médiations sociotechniques, formation et professionnalisation.
Ce dernier axe vise à identifier les éléments susceptibles
de composer un socle de connaissances nécessaires afin de saisir les enjeux de
la libération des données et de réfléchir aux nouvelles formes de médiations
susceptibles de faciliter l’appropriation citoyenne des données libérées et des
applications proposées. Il s’agira d’identifier, pour chaque catégorie
d’acteurs, le type de compétences à acquérir pour être capable d’appréhender
l’écosystème des données dans toute sa complexité, de la technique au
politique. Quelles sont les solutions mises en place par les différentes
professions concernées par cet afflux de données ? Quels types de médiations
faut-il mettre en place pour une appropriation effective par la société civile
des données libérées ? Quels sont les besoins de formation pour les pérenniser
et les développer ?
Il s’agit également de comprendre comment ces nouvelles
formes de spécialisation dans la gestion de données viennent réorganiser
certaines professions (on pense particulièrement aux journalistes), entreprises
et administrations concernées par l’ouverture des données.
Soumission
Les propositions de communication peuvent porter sur des
expériences en cours, des réflexions théoriques ou des analyses comparatives.
Elles peuvent être faites en français ou en anglais.
Les propositions de communication doivent comporter 1000 mots, brève bibliographie comprise.
Une sélection des contributions fera l’objet d’une publication dans le cadre
d’un dossier spécial dans une revue francophone.
Les propositions sont à envoyer à :
Clément Mabi : clement.mabi@utc.fr
Jean-Christophe Plantin : jean-christophe.plantin@utc.fr
Calendrier
Date limite d’envoi
des propositions de communication : 15 novembre 2012
Notification d’acceptation : 15 décembre 2012
Journée d’étude : 14 février 2013
Comité scientifique
David Berry
(Swansea University, College of Arts and Humanities)
Mélanie Dulong de Rosnay (CNRS-ISCC)
Clément
Mabi (UTC-Costech)
Jean-Christophe
Plantin (UTC-Costech)
Bernard
Rieder (University of Amsterdam, Media studies department)
Valérie Schafer (CNRS-ISCC)
Laurence Smith-Monnoyer (UTC-Costech)
Bruno J. Strasser (Université de Genève & Yale
University)
Stéphanie Wojcik (UPEC-Ceditec)
Source: ISCC
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