Bucarest
La communication organisationnelle, terrain des sciences de
l’information et de la communication, qui participe de la recherche
pluridisciplinaire en sciences sociales, se trouve au cœur des débats dans le
contexte actuel de la globalisation des marchés, des réseaux numériques, des
diverses pratiques symboliques des organisations, des enjeux de Développement
Durable et de l’urgence à redéfinir des modèles de développement (pour les pays
du Nord et pour les pays du Sud ; à l’échelle de l’Europe élargie pour les pays
composant l’Europe de 2012 ).
La dynamique conceptuelle de ce domaine a pris son essor
dans les années 1980 à la frontière des disciplines telles que la sociologie,
la psychologie sociale, les sciences de gestion et les sciences de
l’information et de la communication.
La notion d’organisations renvoie à des formes
organisationnelles plurielles dont les caractéristiques économiques, sociales,
juridiques et infocommunicationnelles sont très variées : firmes
multinationales et nationales, PME, TPE, coopératives, associations, ONG,
fondations, établissements publics de l’éducation, de la santé, de la culture,
collectivités locales et territoriales, etc. Toutes ces organisations sont
aujourd’hui confrontées à des reconfigurations fortes où se croisent dynamiques
socio-techniques, économiques-financières, sociales, culturelles,
environnementales.
Les catégorisations proposées par les différentes
disciplines semblent toutes incomplètes et se brouillent dès lors qu’il s’agit
de qualifier des organisations empiriques marquées par une forte hétérogénéité.
Les chercheurs en information-communication, confrontés à cette complexité,
ouvrent des voies et des pistes
nombreuses que ce Colloque ambitionne de repérer autour de certaines
questions de recherche :
1- questionner les
modèles, discours et pratiques de la communication managériale ;
2- questionner la
visibilité publique des organisations : ses enjeux, ses modalités, ses effets ;
3- identifier les
présupposés, notions, concepts et cadres théoriques et méthodologies mobilisés
par les chercheurs ;
4- étudier les
dynamiques instituantes portées par la communication des organisations qui
contribuent à redéfinir des formes sociales plus amples : le travail comme
valeur, le développement des discours et pratiques relevant de l’économie
sociale et des enjeux environnementaux, les logiques infocommunicationnelles
liées au courant de la régulation vs courant de la dérégulation, les discours
et pratiques relevant de la « domination douce » et de la « servitude
volontaire », etc ;
5- questionner les
ambitions déclarées et discours éthiques au regard des pratiques sociales,
culturelles et environnementales mises en œuvre ;
6- repérer et étudier
des pensées et des pratiques en information-communication qui sont
minoritaires, innovantes, alternatives et qui n’entrent pas forcément dans le mainstream infocommunicationnel du
modèle entrepreneurial dominant (celui de l’entreprise centrée sur le profit).
Les problématiques
pourront porter également sur :
La définition du processus de communication dans un espace délibératif
en trois dimensions structurelles qui incluent les processus institutionnels,
les structures intraorganisationnelles et les relations conversationnelles des
réseaux socio-numériques.
L’analyse des relations internes fondées sur un discours,
sur une narration plus ou moins mythique (ritualisée par les cérémonies de
célébration des héros fondateurs) ou mystificatrice (emprise du storytelling
management) et sur un symbolisme identitaire présent dans les logos et dans
l’expression publicitaire.
Le marketing et le management des dispositifs d’information
et de documentation en relation avec la digitalisation de la lecture.
Les aspects éthiques des comportements communicatifs,
l’éthique étant entendue comme un commandement institutionnel qui contrôle toutes
les autres dimensions de l'espace communicatif.
Les propositions de communication attendues s’inscriront
dans l’un des trois axes ci-dessous.
Les approches pourront aborder des points de vue et des
apports épistémologiques, théoriques, méthodologiques et empiriques, avec des
dominantes (par exemple plutôt épistémologique ou plutôt méthodologique) ou
sans dominante et de manière « classique » (dimension théorique, méthodologique
et empirique).
Axe 1 : Éthique
appliquée et responsabilité sociale, environnementale, rôle des parties
prenantes et morale des organisations-entreprises
Mots clés:
Entreprise citoyenne, pratiques d’engagement public, transparence, gouvernance,
déontologie, théories des parties prenantes, instrumentalisation de
l’imaginaire, responsabilité sociale, imputabilité des organisations, analyse
rhétorique des comportements organisationnels, prévention des risques et
communication de crise
Ce premier axe privilégie les considérations théoriques et
recherches empiriques qui mettent au centre le concept de la responsabilité
sociale des organisations, avec une orientation plus précise vers l’analyse de
la conduite citoyenne dans l’entreprise, de la gouvernance, de la démocratie
dans l’entreprise et de la participation active de l’entreprise à la
démocratisation de la société. Seront aussi mises en exergue les
représentations des performances et des valeurs de l’entreprise citoyenne. De
quelle manière les organisations communiquent-elles leur responsabilité éthique
et sociale par le biais des discours de la transparence et de la visibilité,
dans un contexte de pression croissante des médias, des ONG et de la
blogosphère civique et militante? Cette question est liée notamment au problème
de la gouvernance organisationnelle. Des recherches récentes interrogent le
rôle du management dans la démocratisation des organisations tout en
privilégiant la relation entre démocratie, éthique et politique
organisationnelle. Quels types de rapport entre pouvoir, discours et morale de
l’entreprise ? Les nouveaux médias influencent-ils de manière saillante la
reconfiguration de ces rapports ?
Axe 2 : La
communication des organisations culturelles, éducatives, sanitaires,
humanitaires, environnementales
Mots clés:
associations et institutions culturelles : les problématiques d’élargissement
des publics ; la communication et les médiations dans les projets culturels,
interculturels, humanitaires et environnementaux ; la professionnalisation des
associations, des ONG ; engagement et rituels d’engagement ; communication
publique ; action et valeurs ; organisations liées à l’économie sociale, à
l’économie sociale et solidaire ; transfert de modèles minoritaires et
d’expérimentations
Ce deuxième axe privilégie des regards, des expériences, une
analyse de pratiques en décalage ou en rupture avec le modèle entrepreneurial
dominant. Les organisations qui poursuivent des objectifs sociétaux ou des
objectifs relevant du bien public (vs intérêts privés) sont concernées par la
communication ; bien souvent elles composent entre des pratiques reposant sur
des expériences et des valeurs qui leur sont propres ET d’autres pratiques
empruntées au modèle managérial dominant. Elles sont traversées par des
expériences d’engagement, de participation qui sont autant d’objets d’études très
pertinents en communication des organisations. Elles intègrent les ressources
des dispositifs numériques et ouvrent des espaces médiatiques et de
publicisation originaux. Elles empruntent aussi bien souvent au modèle
managérial dominant. Par ailleurs dans le cadre de l’économie sociale et
solidaire, des formes organisationnelles originales, par exemple les
coopératives, les AMAP, les SEL pour l’espace français développent des
spécificités infocommunicationnelles, que peut-on en dire, quelle transférabilité
des expériences et expérimentations?
Axe 3 : Enjeux
éthiques des nouveaux dispositifs d’information et de documentation dans les
organisations ; métamorphoses des pratiques de médiatisation et de
publicisation
Mots clés :
systèmes d’information et enjeux organisationnels, intelligence
informationnelle, marketing interactif, déontologie et technologies de
l’information, culture numérique dans les organisations, publicisation, rôle et
effets des blogs-des réseaux sociaux… sur les pratiques info-communicationnelles
des organisations
Ce troisième axe portera sur les pratiques de gestion des
documents numériques, ainsi que sur le traitement de l’information numérisée
dans les organisations spécialisées (bibliothèques par exemple) ou non
spécialisées (agences, firmes multinationales ou ONG), qui utilisent les
archives pour leur propre besoin de conserver l’identité, l’histoire et la
culture collective. Concilier intégration et autonomie individuelle, agendas
éthiques personnels et organisationnels est un enjeu majeur en termes de définition
et de pratiques de la démocratie organisationnelle. Des concepts émergents tels
« leadership moral », « mutualité », confirment les débats actuels sur la
possibilité des pratiques délibératives à l’intérieur d’une organisation et
plus spécifiquement sur les conditions de production des managers qui
mobilisent le choix et la réflexivité a visée éthique comme des ressources
organisationnelles. Des thèmes récents comme les enjeux démocratiques de
l’administration électronique, la gestion de la lecture dans les bibliothèques
virtuelles/ numériques seront privilégiés.
Conditions de
soumission
Un résumé de 500 mots maximum est demandé pour la
proposition de l’article, ainsi qu’une brève bibliographie.
Format RTF, times, police 12, interligne simple.
Langues du colloque : Français et Roumain
Calendrier
Remise des
propositions au 15 Décembre 2012
Expertise jusqu’au 15 Janvier 2013
Réponses aux participants le 16 Janvier 2013
Toutes les propositions doivent être adressées aux deux
adresses suivantes :
Catherine Ghosn, catherine.ghosn@iut-tlse3.fr et
Mihaela Alexandra Tudor, mihaela.tudor.com@gmail.com
Les textes feront l’objet d’une sélection en double aveugle
par le comité scientifique du colloque sur versions courtes pour la
communication (qui inclut un professeur français et un professeur roumain). En
vue de la publication des actes, les textes sur versions longues seront retenus
selon une sélection conjointe en double aveugle également, par le comité
scientifique du colloque.
Une sélection des actes sera publiée en 2013 dans un numéro
hors-série de la revue internationale ESSACHESS
- Journal for Communication Studies.
Les actes du 18ème colloque, coordonnées par Ioan Dragan et
Jean-François Tétu, (préface d’Yves Jeanneret) sont en cours de publication par
l’Université de Bucarest et seront remis sur place aux participants au 19ème
colloque.
Le colloque bilatéral est traditionnellement gratuit et sans
frais d’inscription.
Chaque participant finance seulement son déplacement et son
hébergement. Une partie des frais de restauration est prise en charge par les
organisateurs.
Comité scientifique
Delia Balaban Balas, Université Babes Bolyai de Cluj,
Roumanie
Camelia Beciu, Ecole Nationale de Sciences Politiques et
Administratives (SNSPA), CODIPO, Roumanie
Françoise Bernard, Aix-Marseille Université, IRSIC, France
(Présidente)
Jacques Bonnet, Université de Bourgogne, CIMEOS, France
Arlette Bouzon, Université de Toulouse 3, LERASS, France
Stefan Bratosin, Université de Montpellier 3, ORC IARSIC,
France
Valérie Carayol, Université de Bordeaux 3, MICA, France
Mihai Coman, FJSC, SPARTA, Roumanie
Alain van Cuyck, Université de Lyon 3, INFOCOM, France
Nicole D’Almeida, Université Paris4 Sorbonne, CELSA, GRIPIC,
France
Ioan Drăgan, Université de Bucarest, Faculté de Sociologie,
Roumanie
Michel Durampart, Université du Sud -Toulon -Var, I3M,
France
Gino Grammaccia, Université de Bordeaux 1, CRED, France
Christian Le Moënne, président de la SFSIC, France
Thierry Libaert, Université Catholique de Louvain, Belgique
Catherine Loneux, Université Rennes 2, PREFICS, France
Vincent Meyer, Université de Metz-Lorraine, CREM, France
Ionel Nariţa, Universite de l'Ouest de Timisoara, Roumanie
Sylvie Parrini-Alemano, Université de Nice Sophia Antipolis,
laboratoire I3M, France
Nicolae Perpelea, Institut de Sociologie, Académie Roumaine,
Roumanie
Adela Rogojinaru, Université de Bucarest, Faculté des
Lettres, Roumanie
Daniela Rovenţa-Frumuşani, Université de Bucarest, Roumanie
Constantin Sălăvăstru, Université Al. I. Cuza, Iaşi,
Roumanie
Poliana Ştefănescu, Université de Bucarest, Faculté de
Sociologie et d’Assistance Sociale, Roumanie
Comité d’organisation
en France
Stefan Bratosin, Université de Montpellier 3, ORC IARSIC,
France
Catherine Ghosn, Université Toulouse 3, ORC IARSIC, France
Mihaela-Alexandra Tudor, Université de Montpellier 3, ORC
IARSIC, France
Nicolas Pélissier, Université de Nice Sophia Antipolis, I3M,
France
Marcela Patrascu, Université de Rennes II, PREFICS, France
Comité d’organisation
en Roumanie
Adela Rogojinaru, Université de Bucarest, Faculté des
Lettres, Département des Sciences de la Communication
Cristina Bogdan, Université de Bucarest, Faculté des
Lettres, Département des Sciences de la Communication
Cristina Popescu, Université de Bucarest, Faculté des
Lettres, Département des Sciences de la Communication
Raluca Moise, Université de Bucarest, Faculté des Lettres,
Département des Sciences de la Communication
Cristina Coman, Université de Bucarest, Faculté de
Journalisme et de Sciences de la Communication
Nicoleta Corbu, SNSPA, Faculté de Communication et de Relations
Publiques, Bucarest
Poliana Ştefănescu, Faculté de Sociologie et d’Assistance
Sociale, Bucarest
Anca Velicu, Institut de Sociologie, Académie Roumanie,
Bucares
Lieu d’accueil du
colloque
Université de Bucarest, Salle du Sénat
Bd. Mihail Kogalniceanu, n° 36-46, Bucarest, Roumanie
Source: http://www.cbfr.eu/
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